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Les alterblogueurs du Forum social mondial
Remettre la finance à sa place
Par Jean Merckaert •
Article mis en ligne le 31 mars 2010
dernière modification le 30 mars 2010

Objectif accompli. Le FSM touche à sa fin et après de longues discussions et de petites nuits, ça y est : on a un texte conjoint face à la crise financière ! Samedi après-midi, au beau milieu de la session de convergence que j’animais, j’ai eu bien peur qu’on n’y arrive pas. Ça partait dans tous les sens. Ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare mais, entre les utopistes, les réformistes et les révolutionnaires, chacun se fait une idée assez personnelle de ce à quoi doivent ressembler nos propositions… Pour moi, le résultat est bon : un texte court, des propositions fortes et précises, un appel à la mobilisation face au G20.

Messages clés :

• C’est aux Nations unies de répondre à la crise financière. OK, le G20 représente 70% de la population mondiale, mais on fait quoi des 172 pays qui n’en sont pas ? RDV donc du 26 au 29 mai : l’ONU tient à New York sa conférence pour répondre à la crise.

• Les banques doivent revenir aux fondamentaux, comme on dit en rugby. Pourquoi ne pas faire de leur rôle d’intermédiation (collecte de l’épargne, octroi de crédit) un service public ? C’est clair aussi que celui qui prête doit en être directement responsable : l’histoire des subprimes, ce n’est rien d’autre qu’une incitation démentielle à l’endettement de ménages pauvres et insolvables. Facile : les organismes de crédit ne portaient pas les risques. Pour les pays pauvres, on fait depuis des années un constat similaire : qu’on prête à des régimes corrompus, dictatoriaux ou insolvables, c’est toujours à la population de payer (voir le site dette.odieuse) !

• On ne peut plus laisser les financiers jouer à la roulette avec l’argent des autres : halte aux produits financiers toxiques et autres fonds spéculatifs ; oui à un contrôle public et citoyen de l’industrie financière !

• Il faut en finir avec les paradis fiscaux, sanctionner les banques, les individus, les boîtes et les intermédiaires financiers qui les utilisent. Il faut aussi créer une organisation fiscale internationale : les multinationales passent leur temps à mettre en concurrence les fiscalités des différents Etats, quand elles ne trichent pas avec le fisc. Comment se fait-il qu’aucune organisation internationale ne traite le problème ?

• Si on considère que l’environnement, la santé, l’éducation, à l’eau potable, etc. sont des biens publics, alors il faut aussi les financer à l’échelle mondiale. En France, on y consacre 43% du PIB. Au niveau mondial, l’aide publique au développement représente moins de 0,2% du PIB mondial… D’où l’urgence d’une fiscalité internationale, notamment sur les transactions financières, sur les transports polluants.

VOIR aussi : Forum social mondial Des réussites et un point noir organisationnel