L’adolescence engage à la rencontre : la rencontre de soi-même et de l’autre, du même
et du différent, de l’histoire infantile et du projet de soi, de l’intime et de la culture…
Au plus près de l’étymologie, « rencontrer » c’est « aller au-devant de », une nouvelle fois…
La polysémie nous rappelle qu’il y a de bonnes et de mauvaises rencontres : « se rencontrer »,
c’est tout autant concorder, sur une pensée ou un sentiment, que se battre mortellement en duel
ou s’affronter sur un terrain de jeu. Toute rencontre engage le hasard, heureux et/ou malheureux,
dans la voie de l’alliance et/ou du combat.
Comment, dans nos pratiques professionnelles, se souvenir de ce double sens et, par
conséquent, de l’ambivalence fondamentale de toute rencontre ? Comment« aller au-devant »
de l’adolescent, tout en se laissant surprendre par lui ? Comment le précéder,
générationnellement, c’est-à-dire garantir le cadre de ces rencontres, tout en offrant les
conditions d’une créativité partagée ? (...)