
Dans un précédent article consacré aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence organisées par le « Cercle des économistes », nous montrions comment la fine fleur du journalisme mettait ses services à disposition des « dirigeants et des intellectuels organiques du capitalisme », renonçant ainsi à « son indépendance et au pluralisme du débat économique » tout en s’assurant « une opportunité d’élargir [son] réseau relationnel au sein des cercles dirigeants. »
Une indépendance largement mise à mal dans le paysage médiatique dominant, à en juger par le nombre de rédactions – publiques et privées – ayant dépêché des journalistes aux Rencontres afin qu’ils y animent des « débats ». Une indépendance – et un pluralisme – même doublement bafoués lorsqu’on s’attache à analyser, comme nous allons le faire dans ce deuxième volet, le traitement qu’ont réservé ces mêmes médias à l’événement dont ils étaient partenaires.
À la différence des « Rencontres déconnomiques » qui n’ont bénéficié à notre connaissance d’aucune couverture dans les grands médias [2], les Rencontres économiques ont été l’occasion d’une vaste (et élogieuse) campagne dans les médias dominants – en particulier chez les médias dits « partenaires » – qui se sont attelés à en décupler l’écho, avant et après leur déroulement.
De contenus sponsorisés en contenus originaux promotionnels
Poussant les logiques de connivence jusqu’à l’extrême, certains médias ont directement confié la rédaction d’articles à un « partenaire » impliqué dans l’organisation des Rencontres (...)