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Observatoire des Inégalités
Rentrée scolaire : où en est-on des inégalités à l’école ?
Article mis en ligne le 5 septembre 2013
dernière modification le 2 septembre 2013

L’école française, pourtant performante, demeure marquée par de fortes inégalités. Pour mieux comprendre où en est le système éducatif français en matière d’inégalités, l’Observatoire des inégalités propose une synthèse et une sélection de données chiffrées et d’analyses.

La rentrée scolaire 2013 est marquée par la mise en place de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, votée le 8 juillet dernier. L’entrée en application de cette loi a pour objectif énoncé par le ministre de l’éducation nationale de « permettre aux élèves de mieux apprendre, pour qu’ils puissent tous réussir, et former les citoyens de demain ». Les mesures mises en place permettront-elles de lutter contre les inégalités toujours présentes à l’école ? (voir le détail des mesures sur le site du ministère). L’accent particulier mis sur l’école primaire est en soi un bon signe car c’est là que les écarts entre les enfants de milieux favorisés et ceux de milieux populaires commencent à se creuser. Il en découle des parcours et des réussites scolaires différenciés selon l’origine sociale. Le décrochage scolaire, les inégalités entre les filles et les garçons, la réussite éducative, font aussi partie des chantiers de cette loi, mais elle ne dit rien, par exemple, de la carte scolaire.

Surtout, la nouvelle loi semble oublier l’essentiel du problème français : la pédagogie, le contenu et les méthodes d’enseignement. Bref, la manière d’enseigner. Pourtant, l’école française doit se réformer dans son ensemble pour lutter contre les inégalités scolaires (...)

l’école est loin d’être socialement neutre. Les programmes valorisent la culture des catégories socialement favorisées : la culture générale, la maîtrise d’un savoir mathématique théorique et de la langue française. A partir du collège en particulier, le système très académique défavorise ceux qui peinent à entrer dans le moule. Les évaluations à répétition dévalorisent et contribuent à l’échec des plus faibles. Le travail demandé hors temps scolaire est important et profite à ceux qui disposent d’un soutien à domicile (des parents ou par le biais de cours privés). Au bout du compte, la France est l’un des pays où le milieu social influence le plus le niveau scolaire (...)

Le niveau d’éducation s’est élevé pour tous, y compris pour les plus favorisés. Du coup, les inégalités se sont pour partie déplacées plus haut dans le cursus scolaire. La sélection qui se faisait dans les années cinquante en fin d’école primaire s’effectue aujourd’hui en fin de collège. Le ralentissement de l’effort de scolarisation à partir du milieu des années 1990 pénalise les couches sociales les moins favorisées. (...)