Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Acrimed
Reporterre censuré par France 24
Article mis en ligne le 9 février 2015
dernière modification le 5 février 2015

(...) Je vais vous raconter l’histoire d’une absurde censure. Le récit commence mercredi 14 janvier en début d’après-midi. Mon téléphone sonne. À l’autre bout du fil Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre. Il m’explique que France 24 cherche un interlocuteur pour parler des ZAD (zones à défendre) en direct à la télévision. Personne d’autre à Reporterre n’est disponible. N’étant pas trop à l’aise face caméra et ayant quelques problèmes avec le journalisme télé, je ne promets rien, si ce n’est d’en discuter avec l’équipe de France 24.

Quelques minutes plus tard, la journaliste de la chaîne m’appelle et me fait part de sa difficulté à trouver un intervenant. Je lui demande des précisions sur le déroulement de l’interview. Elle m’explique qu’un reportage d’environ cinq minutes sera diffusé, suivi d’une interview avec l’invité du jour. Elle m’envoie le script du reportage. À la lecture de celui-ci, la moutarde me monte au nez : comme la plupart de ceux diffusés à la télé, il est caricatural et réducteur. Il ne permet pas de comprendre ce qui se vit et se joue sur les ZAD. Je la rappelle en lui disant tout le mal que je pense du travail de leur journaliste et lui explique que j’accepte d’intervenir, si elle ne trouve pas d’autres volontaires, afin d’apporter un autre point de vue.

Le lendemain, je traverse Paris en métro jusqu’à Issy les Moulineaux, siège de la chaîne. J’arrive à l’heure indiquée et refuse de me faire maquiller, ce qui me laisse du temps pour discuter avec une journaliste du JT. Je lui dis une nouvelle fois ce que je pense du reportage. Elle me répond : « Tu auras l’occasion de le dire à l’antenne ». Ca tombe bien, c’est pour cela que je suis venu ! (...)

Quelques jours plus tard, je me connecte sur le site de France 24 et voit que mon intervention n’est pas disponible, alors que c’est le cas pour les autres invités de l’émission Focus à laquelle j’ai participé. J’envoie un courriel à l’employée de France 24 qui m’a démarché. Pas de réponse. Je rappelle le lundi, elle me dit qu’il doit s’agir d’une erreur. Et mardi matin, un courriel laconique de sa part vient éclaircir la situation :

L’émission comprenant votre interview n’a pas été mise en ligne, sur demande de notre rédacteur en chef, en raison des critiques que vous avez émises à l’égard de notre travail. Excusez-moi pour cette explication un peu tardive. (...)