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l’Humanité
Répression. Rabah Souchi, commissaire récidiviste
Article mis en ligne le 12 avril 2019

L’officier en charge des opérations de police, le 23 mars, à Nice, qui a mis à terre la militante Geneviève Legay, suscite de vives critiques, dans tous les milieux. Portrait.

L’homme qui a fait dégénérer la journée de manifestation du 23 mars à Nice (Alpes-­Maritimes) n’est pas un membre du Black bloc. Et pour cause, la capitale azuréenne n’a jamais eu affaire, depuis le début du mouvement des gilets jaunes, à aucun casseur en cagoule. Celui par qui arrivent régulièrement les dérapages n’est autre que le commissaire de police Rabah Souchi. Celui-là même qui a ordonné à trois sections de CRS de charger contre quelques dizaines de manifestants pacifiquement rassemblés sur la place Garibaldi, ce fameux 23 mars. Charge dont on sait aujourd’hui qu’elle fut à l’origine des graves blessures infligées à la responsable d’Attac, Geneviève Legay, et que les commandements des deux escadrons de gendarmerie présents sur les lieux ont eux-mêmes jugé disproportionnée, observant un donneur d’ordres « fébrile et d’une extrême nervosité ».

Bilan de la journée de travail du commissaire Souchi, ce jour-là : une dame âgée hospitalisée avec plusieurs traumatismes crâniens, des tirs de Flash-Ball dans l’après-midi contre une dizaine de manifestants rassemblés devant la gare SNCF, 80 interpellations sur 233 réalisées dans toute la France, dont celles de 10 secouristes volontaires… Au lendemain de ce sinistre samedi, de la mairie de Nice jusqu’à l’Élysée, on a d’abord cherché à disculper la hiérarchie policière azuréenne. Aujourd’hui pourtant, une enquête préliminaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » a bien été lancée, mais elle a, sans vergogne, été confiée… à la compagne du commissaire Souchi ! Le procureur de la République ne voyant « pas en quoi cela pose problème ». (...)

La presse régionale le décrit, en 2012, comme « intransigeant », « clivant », « capable de coups de sang mémorables, au point de se mettre à dos les syndicats et de nombreux policiers pour ses méthodes jugées autoritaires ». L’IGPN aurait même été saisie à son encontre, hâtant son retour à Amiens, puis sa nomination à Nice, où on le voit apparaître comme porte-parole du Syndicat des commissaires de la police nationale, lors des mobilisations de fonctionnaires, en 2015.

« Il bordélise régulièrement la situation, commente Robert Injey, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire progressiste le Patriote Côte d’Azur. C’est ce que nous disent les agents que nous rencontrons depuis le début du mouvement des gilets jaunes. » Les hommes placés sous son commandement apparaissent à longueur de témoignages comme exaspérés par son comportement. (...)

Persuadée de la dangerosité du fonctionnaire, Me Binimelis vient de se lancer dans une compilation de témoignages de ses exactions afin de bientôt saisir la justice pour définitivement l’empêcher de nuire.