
Année déjà en cours. Les médias se sont surtout focalisés sur l’investiture de Donald Trump, et ensuite, sur l’interminable série des déclarations du ministre allemand des finances quant à la pérennité du dit “programme grec”, qui plus est, en rapport avec le FMI. Sur le toit du musée de l’art Cycladique, la bannière de la funeste UE reste comme accrochée, tirée on dirait vers le bas, par l’une des statues qui dominent les lieux. En effet, 2017 vient tout juste de commencer.
on ne peut toujours pas comprendre et encore moins admettre cette manie qui consiste à systématiquement vandaliser monuments et statues à Athènes, avec une... prédilection on dirait pour celles, des poètes et héros nationaux. “Avec la haine de classe”, pourrait-on encore lire sur le socle de la statue de Kostís Palamas (1859-1943), poète, écrivain et dramaturge, et c’est pour la énième fois que sa mémoire est ainsi vandalisée de la sorte. Dans la plus grande indifférence (en tout cas apparente), il faut dire des passants, et pourtant.
Deux retraités s’y sont arrêtés pour commenter les faits et ainsi poursuivre leurs discussion tout en marchant : “Quelle honte, Palamas est notre poète national, surtout durant la première moitié du 20e siècle. Ce n’est pas de la haine de classe comme le prétendent ces idiots, c’est de la haine du pays et autant de sa culture qu’il s’agit. De la haine de toute culture je crois plutôt pour être exact”.
Car on est encore capable dans ce pays d’une certaine mémoire collective, surtout chez les moins jeunes, hélas. Pour la grande histoire, Kostís Palamas appartient à une importante famille d’érudits et de résistants, et le 27 février 1943 sous l’autre occupation allemande en Grèce, ses funérailles nationales ont donné lieu à un poignant appel à la résistance par le poète Ángelos Sikelianós, par l’archevêque d’Athènes, Damaskinós, et par la foule qui reprenait en chœur l’hymne national.
Cependant, 1943 c’est bien loin (mais d’une certaine manière suffisamment proche) et cependant toujours, chez les rares jeunes subsistant en Grèce, l’emballage d’un certain lifestyle... garanti à vie (?), même et surtout sous la paupérisation qui est autant et d’abord la leur, cet conditionnement semble alors prédominant. (...)
Et à proximité de la statue du poète Palamas et autant près de la Faculté des lettres, l’affichage municipal informe toujours de l’exposition en cours en ce janvier 2017 : “Arts plastiques et Resistance, 1950-1974”. Au même moment et à peine deux cent mètres plus loin, sur le trottoir de gauche, puis de droite, les bénévoles des associations alors résistantes à leur manière, chargent leurs véhicules des couchages et autres couvertures des sans-abri pour les laver, les sécher et les restituer plus tard dans la journée, et cela impérativement avant la tombée de la nuit. (...)
Samedi matin (21 janvier) un autre éditeur passait en direct sur l’antenne de la radio Realfm : “Je voudrais lancer alors cet appel urgent. Il faut que tout le mode puisse le comprendre. À Athènes en ce moment il n’y a plus un seul lit disponible en soins intensifs et réanimation. En réalité, plus de la moitié des services de ce type sont fermés par manque de moyens. Donc on peut en mourir... facilement. Soyez tous conscients des réalités.
(...)
Les écoliers sont toujours emmenés en visite du “Parlement”, en somme c’est une initiation à la prostitution politique en cette maison close... où, la Constitution comme la moindre éthique sont sans cesse violées par les souteneurs de la pègre totalitaire de la Troïka. SYRIZA comme les autres, votent ou discutent des textes souvent rédigés en anglais par les occupants, sans d’ailleurs les lire. “Démocratie représentative” et République... des lèpres. Pauvres enseignants, et cependant (parfois) co-responsables du crime, lorsqu’ils acceptent cette mise en scène à la limite de la sordidité intellectuelle. (...)
Et c’est encore pire, lorsqu’ils incitent leurs élèvent à prendre part aux pseudo-concours qui consistent à les faire rédiger ces compositions élogieuses sur l’UE, pour ainsi “gagner” un voyage... initiatique au siège du pseudo Parlement Européen. Petits miroirs ainsi offerts aux indigènes avec l’aimable participation du système supposé éducatif. J’ai encouragé mes amis parents et concernés actuellement par cette affaire, à refuser net une telle participation, le tout après avoir expliqué à leurs enfants ce que certains “enseignants” auraient dû faire (...)
Athènes sous le soleil, résister aux licenciements, comprendre les signes du temps... s’occuper aussi des animaux adespotes (car sans maîtres). En finir ainsi avec l’emballage et briser notre conditionnement. Monde activement préparé par nous tous, monde prévisible, monde lumineux !