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Réseaux sociaux : de l’addiction à l’addition, identité perdue (4/5)
Article mis en ligne le 18 mai 2012

Logué, surveillé, écouté, les réseaux sociaux font un peu de tout ça, mais clament vouloir respecter votre liberté, tout en induisant une nouvelle tendance qui pointe vers une identité unique.

A quel son de cloche se vouer ? Qui croire ? Quelle position ? Difficile de savoir sur quel pied danser face au discours totalement schizophrène des principaux acteurs du secteur. Google en tête qui déclare un jour que la protection de la vie privée est sa priorité principale puis, par la voix de son ex-PDG Eric Schmidt, que l’idée même de vie privée devait être, sinon totalement, abolie. Ou tout au moins réévaluée largement à la baisse, puisqu’il va jusqu’à suggérer que dans l’avenir, les gens auront peut-être l’occasion de « changer d’identité numérique » pour oublier leurs erreurs de jeunesse ? Et que dire des propos de Facebook qui répète à qui veut l’entendre que la vie privée est protégée, et fait dire à Randi Zuckerberg, la sœur de Mark alors directrice du marketing de Facebook, que « l’anonymat doit disparaître » ? Orwell aurait-il vu juste ?... (...)

Google et Facebook ne se cachent plus de vouloir devenir un « service d’identité », autrement dit le véhicule unique à travers lequel vous exercerez votre identité en ligne, malgré la reculade de Google+ qui autorise désormais l’usage de pseudonymes. Cette démarche de « dé-anonymisation » a un intérêt multiple : légitimer la base de données officielle, canaliser les flux d’information, etc. La tentative de mainmise sur les systèmes de commentaires – des blogs et autres tierces parties – est éloquente. (...)

Les avantages sont évidents : moins de mots de passe, facilité à partager des ressources d’un réseau à l’autre, etc. Mais là encore, quel sera le coût réel de ce petit confort ? (...)

une « transparence » toujours plus totale est demandée aux utilisateurs. L’intermédiaire – la machine, la boîte noire de Facebook, Google et autres – reste pour sa part d’une opacité totale.
(...)

Après une décennie d’acclimatation « soft », il semblerait que les poids lourds entrent enfin en piste, histoire d’asséner sans prendre de pincettes un fait accompli  : en raison de grandes orientations adoptées il y a déjà des décennies dans le secteur militaire, la société technologique EST consubstantiellement une société de surveillance. Bien malin ceux qui arriveront à dissocier l’une de l’autre. (...)

même en admettant que la liberté de conscience est une valeur révolue, même si vous avez une confiance totale dans les structures de gouvernance actuelles, et dans les garde-fous pourtant bien malmenés des libertés civiles, qui peut se porter garant de l’avenir ? Quelle garantie avez-vous que les énormes pouvoirs acquis – et désormais irrévocables – par des gouvernements et des multinationales surpuissants ne seront pas utilisés à des fins déloyales dans l’avenir ? Aucune. Au contraire, un minimum de recul historique permet de conclure que de telles dérives constituent la norme, et non l’exception. (...)

Face à l’échec de toute forme d’autorégulation (selon les propres termes de la Commission Fédérale du Commerce (FTC) américaine), face à la concentration toujours plus extrême de l’industrie, oligopole aux allures de duopole, et la démission des gouvernements (malgré quelques efforts en Europe), que faire ?

Confrontée à des actes de surveillance totalement illégaux sur le sol français (cartographie de tous les périphériques sans fil, écoute et enregistrement du trafic de données, etc.) par les Google Street Cars, la Cnil a condamné la société à verser une pénalité dérisoire de 100 000 € (soit environ six mois du salaire d’un chef de produit ou développeur senior chez Google). Tout cela après que Google ait commencé par nier publiquement les faits, puis maintenu qu’il s’agissait d’une erreur de code, avant de revoir sa copie et d’admettre que le prélèvement de données était délibéré. Cela mis à part, le slogan de Google est toujours « Don’t Be Evil »..

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