
Les sénateurs ont adopté, lundi, contre l’avis du gouvernement, un amendement au projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire, qui exclut la responsabilité des élus en cas de contamination au Covid-19.
Le début de l’examen au Sénat du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire, lundi 4 mai, a été marqué par le débat sur la responsabilité pénale des décideurs locaux, notamment des maires. La commission des lois, présidée par Philippe Bas (Les Républicains), avait adopté dans la matinée un amendement au texte du gouvernement excluant toute responsabilité des élus en cas de contamination par le Covid-19 pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire à moins que les faits aient été commis « intentionnellement », « par imprudence ou négligence », ou « en violation manifestement délibérée d’une mesure de police administrative ».
« A la règle simple mais pas pour autant facile du confinement va succéder une multitude de décisions d’organisation sur les écoles, les entreprises, les administrations. Nous ne pouvons déconfiner sans protéger l’exercice des responsabilités de ceux qui en seront chargés », a expliqué M. Bas en séance pour justifier cette nouvelle rédaction. (...)
La ministre de la justice, Nicole Belloubet, a tenté de s’y opposer en présentant au nom du gouvernement un amendement de suppression. (...)
La surprise est venue du groupe La République en marche (LRM). Son président, François Patriat, a annoncé que, « une fois n’est pas coutume », son groupe ne suivrait pas le gouvernement. « Personne ici n’a le monopole du cœur quant aux préoccupations pour les élus locaux », a lancé le sénateur de la Côte-d’Or, soucieux de se concilier leurs faveurs. L’amendement du gouvernement a recueilli zéro voix. Pire qu’un camouflet. (...)