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Retraites 2013 : les injustices de la réforme…
Article mis en ligne le 4 septembre 2013

Sous la pression des marchés financiers et des institutions européennes, le gouvernement présente une nouvelle réforme des retraites, trois ans après celle de 2010. Pourtant, la question des retraites ne devrait pas être aujourd’hui la priorité de la politique économique française : retrouver une croissance satisfaisante, réorienter la stratégie macroéconomique de la zone euro, donner une nouvelle impulsion à la politique industrielle française dans le cadre de la transition écologique sont autrement plus urgents. Ce n’est ni le moment de réduire le pouvoir d’achat des ménages (actifs ou retraités), ni celui d’imposer aux séniors de rester sur le marché du travail.

Ce sont surtout les retraités qui seront mis à contribution. En raison de l’accord AGIRC-ARRCO de mars 2013, les retraites des régimes complémentaires devaient déjà perdre 2,5 à 2,8% de pouvoir d’achat. S’y ajoutait la hausse des cotisations pour la dépendance (0,3%) en avril ; puis, maintenant, le report d’avril à octobre de l’indexation des retraites (une perte de 0,9% de pouvoir d’achat en moyenne annuelle). Enfin, une fois de plus, les parents de familles nombreuses sont frappés : leurs majorations de retraite, qui récompense leur contribution au renouvellement des générations et donc au financement des retraites, deviennent imposables. Au total, les retraités perdent 2,3% de pouvoir d’achat contre 0,3% pour les actifs.

Est-il juste que la perte de pouvoir d’achat frappe surtout les salariés du privé ? L’Etat laisse les partenaires sociaux, gestionnaires des régimes complémentaires, se débrouiller seuls. Il leur reste encore 4 milliards à trouver d’ici 2020, ce qu’ils risquent de faire au détriment des retraités, tandis que l’Etat promet d’équilibrer les régimes publics (sans dire comment il trouvera les 8 milliards manquant). (...)

Le point positif de la réforme est la mise en place d’un compte individuel de pénibilité. Un salarié ayant effectué 25 années de travaux pénibles aura ainsi le droit à six mois de formation et 2 années de retraite précoce. Ceci obligera les entreprises à distinguer et à enregistrer les travaux pénibles ; ceux-ci donneront lieu à une cotisation supplémentaire ; les entreprises seront donc incitées à réduire le nombre de postes de travaux pénibles. Mais la réforme, valable pour l’avenir, fait l’impasse sur les périodes de travaux pénibles des salariés qui arriveront à l’âge de la retraite dans les années à venir. Elle ne jouera à plein que dans 25 ans.

La réforme n’a pas été vraiment négociée avec les syndicats ; elle ne favorise pas la convergence des régimes et un pilotage commun. (...)

Quelles sont les alternatives ?

Les économistes atterrés organisent une conférence-débat sur la réforme des retraites,
Mercredi 4 septembre 2013, de 20h à 23h, au FIAP, 30 rue Cabanis, 75014 Paris, M° Glacière.

Une table ronde réunira : Pierre-Yves CHANU, CGT, membre du Conseil d’orientation des retraites ; Christiane MARTY, fondation Copernic, membre du conseil scientifique d’ATTAC ; Jean-Marie HARRIBEY et Henri STERDYNIAK, économistes atterrés.