
(...) nous avons déjà stigmatisé le projet du Medef aujourd’hui largement soutenu par des membres du gouvernement concernant les retraites complémentaires Agirc et Arrco.
De son côté, le Conseil d’orientation des retraites (COR) est mobilisé.
Son 11e rapport, avec pour titre « Retraites : perspectives 2020, 2040 et 2060 », lance le bal.
Sur la base du scénario central démographique de 2010 établi par l’Insee et des perspectives économiques élargies par rapport à ses précédentes projections, le COR a imaginé trois scénarii économiques et deux variantes basées sur l’évolution du taux de chômage et de la productivité du travail à long terme.
Le COR continue à s’appuyer sur des dogmes et des vérités révélées par le clergé néolibéral
A l’horizon 2020, il prévoit que le rapport démographique cotisant/retraité se maintiendrait à 1,65 mais, sous l’effet du papy-boom, qu’il se détériorerait pour atteindre 1,4 vers 2040 et moins de 1,35 aux alentours de 2060.
Le rapport cotisant/cotisé n’explique rien à lui tout seul. Ce qui compte est la production de richesses, sa répartition et le nombre de retraités à servir. Sinon comment expliquer que nous ne sommes pas en état de famine alors que depuis 50 ans, le nombre de paysans a été divisé par 10 et que le nombre de bouches à nourrir a plus que doublé !
Car le ratio paysan/ bouches à nourrir n’explique rien : c’est bien l’augmentation de la productivité du travail et de la production par paysan en rapport avec le nombre de bouches à nourrir qui est explicatif.
Alors pourquoi le COR pratique-t-il l’enfumage ? Parce qu’il souhaite rester dans le système néolibéral. Et dans ce cas, la seule possibilité de survie est la baisse des retraites du plus grand nombre comme constitutive de la politique d’austérité généralisée, pour que l’oligarchie capitaliste puisse continuer à nous dominer et nous exploiter. (...)
Mais si on se place dans une perspective de rupture avec le capitalisme, il est aisé de montrer que la « détérioration » du rapport cotisant/retraité peut se régler par une nouvelle répartition des richesses (les économistes diraient par une « reformation du partage de la valeur ajoutée »)
(...)
Le COR propose aux partenaires sociaux de travailler sur les accidents de carrière, les droits familiaux, le calcul du montant de la réversion et sur de nouveaux mécanismes de solidarité. Mais le COR ne propose pas de modifier l’actuelle répartition déformée du partage de la valeur ajoutée ! L’oligarchie capitaliste peut dormir tranquille…
Inutile de dire que ces rapports ne satisfont que les organisations syndicales qui acceptent le recul des droits sociaux et qu’en réalité, c’est le rapport de forces social qui déterminera si le rapport du COR doit aller terminer ses jours en classement vertical dans une corbeille où s’il annoncera le nouveau tour de vis de l’austérité salariale sans fin !