
Alors que la Cour suprême s’apprête à statuer sur les pétitions hostiles à la réforme autoritaire voulue par le gouvernement, la situation de Nétanyahou est de plus en plus intenable. Des officiers et directeurs de services de sécurité dénoncent « les racistes fascistes aujourd’hui au pouvoir ».
A quelques heures de l’examen par la Cour suprême des pétitions contre le premier volet de la réforme judiciaire qui donnerait au premier ministre israélien des pouvoirs démesurés, sans contrôle, les obstacles s’accumulent sur la route du régime illibéral rêvé par Benyamin Nétanyahou et ses alliés. (...)
La révolte de la société civile qui a fait descendre dans la rue des millions d’opposants – pratiquement un Israélien sur deux – hostiles à une évolution inspirée par le premier ministre hongrois Viktor Orbán ou le président turc Recep Tayyip Erdoğan ne faiblit pas, après huit mois de mobilisation. (...)
les organisateurs des manifestations ne se limitent plus désormais à dénoncer les périls qui menacent la « démocratie » israélienne telle qu’elle a fonctionné depuis la création de l’État en 1948. (...)
les organisateurs des manifestations ne se limitent plus désormais à dénoncer les périls qui menacent la « démocratie » israélienne telle qu’elle a fonctionné depuis la création de l’État en 1948. (...)
Ils continuent, certes, à proclamer leur attachement aux valeurs démocratiques, mais ils s’interrogent aussi et interrogent leurs compatriotes sur le caractère réellement démocratique d’un État qui occupe et colonise, depuis un demi-siècle, la terre d’un autre peuple. Et qui a décidé, de sa propre volonté, de devenir un État d’apartheid. Peut-on servir un tel État ? C’est la question qu’ils se posent et posent aujourd’hui. (...)
Pétition (...)
L’analyse avancée par les quelque 2 300 signataires – universitaires, intellectuels, artistes, rabbins, Israéliens ou amis d’Israël – dans la pétition qu’ils viennent d’adresser aux membres et aux responsables des organisations de la communauté juive des États-Unis.
Sous le titre « L’éléphant dans la pièce », les auteurs du texte constatent qu’« il existe un lien direct, en Israël, entre les attaques récentes contre la justice et l’occupation illégale de millions de Palestiniens […] qui sont privés de presque tous les droits fondamentaux, y compris ceux de voter et de protester. Et qui affrontent une violence constante : cette seule année, les forces israéliennes ont tué plus de 190 Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza et démoli plus de 590 constructions. Les colons brûlent, pillent et tuent, en totale impunité ». « Sans droits égaux pour tous, que ce soit dans un État, dans deux, ou dans n’importe quel autre cadre politique, il y a un danger de dictature », écrivent encore les signataires.
Un éléphant nommé « occupation » (...)
Les dirigeants de la révolte populaire n’ont pas hésité, il y a quelques semaines, à organiser pour la première fois des manifestations au cœur même des territoires occupés. (...)
Nétanyahou risque désormais d’être déçu s’il attend un soutien de l’armée. Une armée que plus de deux cents lycéens refuseront d’intégrer si la menace de dictature se précise et si l’occupation de la Cisjordanie se poursuit, ainsi qu’ils l’annoncent dans une lettre ouverte.
Car les militaires, en activité ou en réserve, qui ont depuis le début apporté un soutien spectaculaire au mouvement de la société civile, ont très mal pris les critiques de l’extrême droite qui les accusait à mots à peine couverts d’être des privilégiés. Et ils ont très mal pris aussi les rumeurs de révocation du chef d’état-major, Herzi Halevi, considéré comme trop tolérant face à l’indiscipline de ses troupes (...)