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blogs de Médiapart/François Ruffin, député FI
« Rififi à la FI » : mes combats sont ailleurs
#FI #Ruffin
Article mis en ligne le 15 décembre 2022

C’était attendu. Ce lundi matin, en pleine réunion d’équipe, le téléphone de Mélanie, ma collab chargée de la presse (et de ma vie : elle gère mon agenda aussi, ça lui vaudra des points de « pénibilité » pour sa retraite…), sonne sans interruption : France Inter, Huffington Post, Le Figaro, La Croix, etc. « Ils t’appellent sur la France insoumise, bien sûr. Du magazine américain Jacobins à France 3 Picardie… » Mon opinion qui résonne d’Eaucourt-sur-Somme à New-York ! « No, i’m not in the coordination of the spaces but in the political council ! Yes, with Manuel Bompard but without Clémentine Autain. Of course, I disagree ! »

Ca me faisait marrer.
J’avais tout dit, hier, déjà, interrogé sur LCI, avec assez d’humour pour qu’on passe à autre chose : « Je m’attendais à être seul sur le banc de touche, mais voilà qu’il est bien rempli : Alexis Corbière, Clémentine Autain, Eric Coquerel ! » La presse n’avait retenu que ça, malgré mes trucs pas trop cons sur le marché de l’électricité.

Les affaires internes aux partis, pardon : aux « mouvements », ça ne me passionne pas trop.

« Pour moi, vraiment, peu importe, peu importe si l’entre-soi est préféré à l’ouverture, peu importe si j’ai une réunion en moins à l’agenda : je n’ai pas pour ambition d’accéder à tel ou tel comité. Mais je m’interroge : à quoi va ressembler notre « 6e République » ? Surtout : comment reconquérir la France des bourgs, des Gilets jaunes, des ronds-points, alors que tous les membres de la direction sont élus d’Île-de-France ou des grandes métropoles ? J’aurais aimé davantage de diversité.

Mais je n’en fais pas une affaire, loin de là. Aucun dépit, nulle amertume. Affaire close.

Mes combats sont ailleurs. J’étais jeudi dernier à l’usine Eurostamp, qui a vu ses factures d’électricité multipliées par dix, vendredi avec les pompiers et les gendarmes à Flixecourt, samedi matin avec un livreur du Courrier qui se fait virer en fin d’année, ce lundi avec les employés du textile, demain avec les ouvriers de Carelide… Voilà pour qui on se bat (...)

Puisque vous êtes venus ici attirés par le miel des ragots, vous ne repartirez pas sans une dose de costaude, de vraie politique.

« Avant, chez Zara, chaque employée avait son métier. Maintenant, c’est ‘polyvalence’ : il faut courir de la caisse aux cabines d’essayage, faire du merch’, du merchandising, entre les ‘zones froides’ et les ‘zones chaudes’, de l’approvisionnement, les livraisons… Les nouvelles technologies devaient aider à améliorer l’emploi : elles suppriment des emplois, et elles intensifisent les emplois qui restent. » (...)

Mais tout cela, à coup sûr, comme au temps de Versailles, intéresse bien moins que la cour des « grands » : Mélenchon, Autain, Ruffin, etc. Je ne veux pas me laisser prendre à ce miroir : que jamais l’on n’oublie pourquoi, pour qui nous sommes ici.