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Royaume-Uni : bye-bye EU, bienvenue aux OGM ?
Article mis en ligne le 7 février 2017
dernière modification le 2 février 2017

Les négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) n’ont pas encore débuté que déjà est évoquée une modification de la législation relative aux OGM, destinée à favoriser leur culture dans le pays. Plus récemment, nous apprenons que le Royaume-Uni envisage de signer un accord de libre échange avec les États-Unis. Une autre porte d’entrée des OGM chez nos voisins...

Dans une réponse écrite à la Chambre des communes datée du 21 octobre, le ministre de l’Agriculture conservateur, George Eustice, a affirmé que, dans le cadre des préparations pour quitter l’UE, son gouvernement envisageait de modifier la législation sur les OGM. Il ajoutait que la position générale du gouvernement restait inchangée : la politique et la législation en ce domaine doivent être fondées sur la science et être proportionnées [1].
Les OGM ou le commerce inter États membres ?

Les propos du ministre de l’Agriculture ne sont pas véritablement une surprise compte tenu de la position passée du Royaume-Uni face aux OGM. Traditionnellement, en effet, le Royaume-Uni est l’un des États membres de l’Union européenne favorables aux OGM (...)

Remettre en cause le principe de précaution ?

En mettant en place des procédures d’évaluation et d’autorisation préalables, la réglementation de l’UE en matière d’autorisation reconnaît que les OGM ne sont pas des marchandises comme les autres [4]. Mais contrairement à ce que semble affirmer le ministre de l’Agriculture du Royaume-Uni, s’il est difficile de faire abstraction des aspects politiques, la science est quant à elle loin d’être absente de ces procédures. Le recours au principe de précaution ne peut en effet se justifier par des critères purement idéologiques, il doit toujours s’accompagner, notamment, d’une évaluation scientifique aussi complète que possible. Des évaluations scientifiques parsèment d’ailleurs presque chaque étape de l’autorisation d’un OGM – (...)

l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA /EFSA) émet un avis scientifique, et une fois l’autorisation accordée, l’apparition des risques anticipés et non anticipés lors de l’évaluation avant autorisation une fois l’autorisation accordée est surveillée... L’UE impose ainsi d’une évaluation des risques des plus abouties dans le monde, et révise régulièrement ses exigences pour suivre les évolutions scientifiques. Si le ministre de l’Agriculture ne peut pas reprocher à la réglementation de l’Union européenne de ne pas reposer sur la science, il lui reproche peut-être tout simplement d’admettre la spécificité des OGM par rapports aux autres produits.

Mais les choses risquent de ne pas être si aisées. Les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’ont officiellement pas encore été engagées : le recours à l’article 50 du Traité sur l’Union européenne marquera le point de départ des négociations, et le Parlement du Royaume-Uni doit également voter formellement cette sortie de l’UE. Pour l’association GM Freeze, interrogée par Inf’OGM, la déclaration du ministre est tombée comme un cheveu sur la soupe, même si le soutien du gouvernement actuel aux OGM ne lui était pas inconnu. (...)