
Des centaines de demandeurs d’asile, logés dans d’anciennes casernes militaires du Kent, au Royaume-Uni, se sont mis en grève de la faim lundi. Ils protestent contre la dégradation de leurs conditions de vie dans ce centre, au sud-est de Londres, dont ils réclament la fermeture.l
"Nous sommes ici depuis cinq mois, et rien ne bouge" ; "En pleine pandémie, ce n’est pas juste d’héberger plus de 400 personnes dans ce camp !" ; "Nous sommes des victimes, pas des criminels". Dans la région de Kent, au Royaume-Uni, des dizaines de demandeurs d’asile, munis de pancartes, masqués et emmitouflés dans des anoraks, ont protesté mardi 12 janvier contre les conditions de vie qu’ils jugent déplorables à l’intérieur du centre dans lequel ils sont hébergés. La veille, des centaines de résidents - 350, indique le journal The Guardian - ont entamé une grève de la faim pour les mêmes raisons.
Bâtiments encerclés de fils de fer barbelés, le centre en question qui a été établi dans d’anciennes casernes militaires (aussi appelées casernes de Napier) situées près de la ville de Folkestone, dans le sud de l’Angleterre, a davantage des allures de prison que de centre d’accueil. Ici atterrissent des migrants, au prix d’une périlleuse traversée de la Manche, dans l’espoir de pouvoir obtenir l’asile. Actuellement, 400 hommes vivent entassés dans des conditions hygiéniques insalubres, pour la majorité depuis le mois de septembre. (...)
Toilettes cassées, lavabos hors d’usage, espaces de vie bondés alors que se propage dans la région une nouvelle souche de Covid-19 (...)
Des avocats de résidents ont d’ailleurs fustigé une situation qui pourrait même s’avérer illégale, selon eux, alors que les migrants se retrouvent entassés à 15 par chambre. Outre les problèmes matériels, les demandeurs d’asile dénoncent la lenteur, voire la stagnation, de leurs demandes administratives. (...)
En réaction à cette vie "temporaire", deux tentatives de suicide auraient eu lieu depuis la semaine dernière, selon différents médias britanniques. Des résidents ont par ailleurs choisi de protester contre leurs conditions d’hébergement en dormant à l’extérieur des bâtiments, quitte à braver le froid hivernal. (...)
En réaction aux polémiques, Chris Philp, le ministre britannique chargé de l’immigration, a affirmé que les migrants n’étaient en aucun cas détenus dans ces lieux. "Ils sont libres d’aller et venir, en fonction des restrictions liées au Covid-19", a-t-il indiqué cette semaine.
Peu enclin aux concessions, il a par ailleurs estimé que "ces migrants n’auraient pas dû [venir au Royaume-Uni] en premier lieu". "Les résidents de Napier sont généralement venus de France sur de petits bateaux. C’est un voyage non seulement dangereux mais aussi inutile."