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Russie : " simili-référendums (...) Ne pas sous-estimer ce qui se passe actuellement.
/Anna Colin Lebedev, Sociologue, Maîtresse de conférences à Paris Nanterre .
Article mis en ligne le 21 septembre 2022

Lire aussi :

La Russie va organiser des référendums d’annexion dans quatre régions ukrainiennes

Les autorités prorusses de plusieurs régions de l’est et du sud de l’Ukraine ont annoncé ce mardi 20 septembre la tenue de référendums d’annexion par la Russie du 23 au 27 septembre, une escalade majeure dans ce conflit. Voici les quatre régions concernées.
• Lougansk

Mardi 20 septembre au matin, l’ex-président russe Dmitri Medvedev et actuel numéro deux du Conseil de Sécurité russe avait le premier appelé à tenir au plus vite des référendums d’annexion des régions de Lougansk et Donetsk. Ces territoires, qui forment ensemble la région du Donbass, sont en partie contrôlés par des séparatistes prorusses qui se sont soulevés en 2014 contre Kiev avec l’appui de Moscou. C’est le chef du « Parlement » autoproclamé de la région de Lougansk, Denis Mirochnitchenko, qui a annoncé le premier les dates du scrutin ce mardi. « Le Conseil de la Nation décide de fixer les dates du vote pour le référendum du 23 septembre au 27 septembre 2022 », a-t-il déclaré, cité par le portail d’information officiel de Lougansk.

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• Donetsk

Peu après, le chef de la région voisine de Donetsk, Denis Pouchiline, a annoncé un référendum aux mêmes dates. « Le Donbass rentre à la maison ! », a-t-il lancé lors d’un discours. (...)

• Kherson

Dans la foulée du Dombass, le chef de l’administration de l’occupation russe dans la région de Kherson (Sud), Vladimir Saldo, a lui aussi annoncé un référendum aux mêmes dates. (...)

• Zaporijia

« Aujourd’hui, j’ai signé une ordonnance sur la tenue du référendum sur l’appartenance territoriale de la région » aux mêmes dates, a finalement annoncé sur Telegram le chef de l’administration d’occupation Evgueni Balitski, emboîtant le pas aux autorités contrôlées par Moscou dans les régions de Donetsk, Lougansk et Kherson.

Des référendums lancés dans l’urgence

Ces référendums, sur le modèle de celui qui a formalisé l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée (Sud) par la Russie en 2014, dénoncée comme « illégale » par Kiev et la communauté internationale, font l’objet de préparatifs depuis plusieurs mois. (...)

Le calendrier semble s’être accéléré du fait de la contre-offensive ukrainienne qui a forcé l’armée russe à la retraite dans le nord-est du pays. (...)

La Russie a subi des revers cuisants début septembre, se retirant de la région de Kharkiv, dans le nord-est ukrainien, face à une percée des forces de Kiev, fortes des approvisionnements d’armes et équipements militaires occidentaux.
« Liquider » la « menace » russe « par la force »

L’armée ukrainienne a aussi lancé une contre-offensive sur la région de Kherson dans le Sud. Elle est moins fulgurante, mais Kiev y enregistre également des gains. Elle est aussi à l’offensive dans la région de Lougansk (Est), que Moscou avait conquise dans sa totalité au printemps au prix de mois de combats meurtriers. (...)

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé l’annonce des référendums comme un « chantage » de la part de Moscou, motivé par « la peur de la défaite ». L’Ukraine va « continuer de libérer ses terres quoi que dise la Russie », a-t-il ajouté.

« L’Ukraine va régler la question russe. La menace ne peut être liquidée que par la force », a écrit sur Telegram le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.
Arme nucléaire

Pour l’analyste russe indépendante Tatiana Stanovaïa, la tenue de ces votes est une menace claire de Poutine à l’Ukraine et l’Occident qui aide Kiev et sanctionne la Russie. « Poutine est prêt à tenir sans délai les référendums pour avoir le droit d’utiliser l’arme atomique pour défendre le territoire russe », estime sur Telegram cette experte qui dirige le centre d’analyse R.Politik.

Recevant les lettres de créances de nouveaux ambassadeurs, Vladimir Poutine a promis ce mardi de poursuivre sa politique étrangère « souveraine » et dénoncé la volonté d’« hégémonie » américaine avant l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre ce mardi.