
À travers son association Les Midis du Mie, Agathe Nadimi se démène au quotidien pour aider les jeunes déboutés de leur minorité. Elle a ainsi développé un réseau d’hébergeurs citoyens qui permet à des dizaines de jeunes de ne pas dormir à la rue. Pour une durée d’un mois, Agathe loge également 12 jeunes au sein de 60 Adada, un lieu artistique à Saint-Denis, en région parisienne. Entretien avec Agathe Nadimi.
InfoMigrants : Comment fonctionne le lieu ?
A.N. : "Nous avons l’autorisation d’héberger 12 jeunes pendant un mois, jusqu’au 22 février, au sein de 60 Adada, un lieu artistique à Saint-Denis, en région parisienne.
Nous avions déjà hébergé des jeunes pendant 15 jours en septembre dernier lors de l’exposition du photographe Yvan Loiseau. La journée, le lieu exposait les photos de l’artiste et le soir il se transformait en dortoir.
En ce moment, il n’y a pas d’exposition mais nous avons eu le droit de nous installer en échange d’un projet artistique. Ainsi, chaque soir de 18h à 20h des ateliers d’écriture, de théâtre, de dessins, etc. sont organisés par l’Adada pour les jeunes qui dorment sur place. (...)
La journée, ils suivent le même programme que s’ils n’étaient pas hébergés dans cette structure : les cours de français, les déjeuners des Midis du Mie, les rendez-vous administratifs, les ateliers à Belleville…"
IM : Comment ces jeunes ont-ils été sélectionnés ?
A.N. : "Ce sont tous des jeunes rencontrés lors de nos maraudes : soit ils étaient dehors depuis très longtemps, soit ils étaient en urgence absolue car très fragiles psychologiquement ou physiquement.
Ils ont tous été déboutés de leur minorité après leur évaluation en Île-de-France et sont en attente de leur recours." (...)
"On met en place ce genre d’initiative car aucune solution n’est proposée pour héberger les mineurs refusés en attente de leur recours.
On demande une mise à l’abri de ces personnes depuis des années mais rien ne se passe alors nous sommes obligés de le faire, nous.
On pallie les manquements des pouvoirs publics." (...)
IM : Quand le lieu fermera ses portes, que deviendront les 12 jeunes actuellement hébergés ?
A.N. : "On espère que les jeunes soient mis en placement provisoire par le département de Seine-Saint-Denis et qu’ils soient donc pris en charge. (...)