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Sciences et Avenir se met en quatre pour Emmanuel Macron
Article mis en ligne le 4 mars 2017
dernière modification le 3 mars 2017

Emmanuel Macron est-il « le candidat des médias [1] » ? On se bornera ici à montrer modestement qu’il est au moins le candidat privilégié par Sciences et Avenir, deuxième magazine de vulgarisation scientifique le plus diffusé [2]. Histoire d’un cas de « synergie » dans le domaine de la presse...

Le moins que l’on puisse dire c’est que Sciences et Avenir a mis les petits plats dans les grands pour rendre compte de « l’événement », à savoir un entretien de deux heures organisé par le magazine entre Emmanuel Macron et cinq scientifiques (Jean-Claude Ameisen, Claudine Hermann, Axel Khan, Hubert Reeves et Cédric Villani [3]).

Quatre pages dans l’édition de mars 2017, avec le nom du candidat en (très) grand sur la couverture, et sur le site du mensuel dédié à « l’actualité des sciences », six articles et... vingt-neuf vidéos [4] ! (...)

Il ne nous appartient pas de commenter ici le contenu des échanges dont le thème général était « Quelle place pour la science en France ? » Toutefois, sans sortir du rôle d’Acrimed, on peut constater que le « débat » annoncé sur la couverture du magazine ressemble plutôt à une audience accordée par Emmanuel Macron à cinq scientifiques de renom : une audience qui met le candidat et ses idées en valeur, les plaçant au centre de l’attention. Cette promotion est rehaussée par la configuration de la rencontre : « cinq grands scientifiques », transformés pour l’occasion en panélistes (bienveillants), lui posent des questions pour s’enquérir de ses positions sur les différents sujets abordés.

Le mensuel justifie ainsi l’initiative : « À moins de trois mois de l’élection présidentielle, grâce à la médiation de Sciences et Avenir, les cinq éminents scientifiques [...] ont pu librement s’entretenir pendant deux heures avec Emmanuel Macron, candidat qui nous avait directement fait savoir son souhait de s’exprimer sur ces sujets d’avenir . » D’où l’on comprend que c’est le fondateur d’« En marche ! » qui a demandé à la rédaction du magazine d’être reçu dans ses pages, celle-ci, manifestement soucieuse de lui donner satisfaction, se contentant de déterminer les modalités.

Sans doute consciente de l’impression que risque de produire l’accueil royal réservé à Emmanuel Macron, la rédaction précise : « Sciences et Avenir a fait parvenir la série des questions abordées lors de cet entretien aux autres candidats à l’élection présidentielle. Leurs réponses seront publiées dans une prochaine édition du magazine ainsi que sur notre site Internet [5]. » Comme la seule édition du magazine avant le scrutin sera celle du mois d’avril (alors que le premier tour de l’élection présidentielle doit se tenir le 23 de ce mois-là), il est d’ores et déjà clair que les autres candidats ne bénéficieront pas du même traitement qu’Emmanuel Macron, à la fois qualitativement et quantitativement (...)