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France inter
Scribe, le fiasco numérique pour la police à près de 12 millions d’euros, sera remplacé
Article mis en ligne le 1er novembre 2021

Après quatre ans de chantier, un nouvel appel d’offre sera lancé pour remplacer le logiciel Scribe selon les informations de France Inter. Il devait faciliter la rédaction des procédures judiciaires mais il n’a jamais vu le jour.

Ce logiciel devait révolutionner les commissariats et aider les policiers à la rédaction des plaintes. Moderne, intuitif, les superlatifs étaient de sortie à l’époque. Mais il s’avère être un échec. Ce progiciel baptisé Scribe est désormais une momie informatique, un projet mort-né. Il reste la facture, estimée à plus de 11 millions d’euros. Son abandon programmé a provoqué ses dernières semaines l’ire des plus hauts responsables de la police nationale. (...)

Il faut dire que l’actuel système, le LRP, même dans sa dernière version la plus évoluée, est en bout de course et même bien au-delà de ses limites : pas du tout intuitif, "un vrai repoussoir" disent tous les enquêteurs, totalement dépités sur le sujet.

Pourtant, poursuivent les agents contactés ces derniers jours, "on y a tous cru". Il y a trois ans, un enquêteur nous avait effectivement fait une belle démonstration depuis son clavier, et raconté tout le bien qu’il pensait du projet Scribe, avec ses équipes mixtes d’agents très expérimentés, parmi les meilleurs limiers de la police judiciaire, associés en direct aux grandes réflexions stratégiques avec l’opérateur informatique, en l’occurrence la société Capgémini qui avait remporté le contrat. (...)

"On ne pensait vraiment pas que tout allait planter ainsi sur Scribe" conclut un proche du dossier.

Une ardoise salée, et tout à recommencer (...)

Mais au bout de deux ans, Scribe a déjà pris du retard et le chef de projet quitte la société prestataire avec la moitié de son équipe.

L’année dernière, la société réalise un audit et conclut que le projet Scribe va dans le mur, qu’il y a un gros problème sur l’architecture même du projet. Ces dernières semaines, furieux, les plus hauts responsables de la police nationale font leur compte : 11,7 millions d’euros sont partis en fumée, salaires des policiers détachés compris. Ils réalisent aussi que le dossier est bien bétonné juridiquement et qu’il n’y aurait aucun recours juridique possible contre CapGémini, surtout que les torts seraient quand même partagés, dit-on place Beauvau.
Un nouvel appel d’offre

Selon nos informations et après plusieurs réunions ces derniers jours, y compris en présence du ministre de l’Intérieur qui a repris le dossier en main depuis son arrivée en juillet 2020, un nouvel appel d’offre sera passé dans les mois qui viennent avec une autre société prestataire pour un nouveau logiciel, à l’horizon 2024. (...)