
Alors que la ville de Paris devrait inaugurer prochainement ses premiers logements sociaux chauffés par des serveurs de Free, le remplacement des radiateurs par des ordinateurs devient une réalité. Y compris bientôt pour les locataires et propriétaires de logements individuels, qui pourront se chauffer sans payer.
Les serveurs, ça consomme beaucoup en électricité, et une bonne partie de l’énergie est dégagée sous forme de chaleur, qu’il est donc pertinent de ré-exploiter pour d’autres besoins en redirigeant les flux d’air ou les circuits d’eau. C’est toute l’idée derrière un partenariat intelligent noué entre Free et Paris Habitat, qui a confirmé la livraison prochaine de 150 logements sociaux chauffés grâce à un datacenter de Free.
Alors qu’ils devaient être livrés en juin dernier, les logements ont pris quelques temps de retard, mais ce n’est a priori qu’une question de semaines. (...)
La chaleur excédentaire du data center sera aussi utilisée pour chauffer une crèche pour 44 enfants. (...)
D’autres projets sont aussi en cours à Paris, en particulier la piscine de la Butte aux Cailles (13e), qui sera en partie chauffée par les serveurs de la startup Stimergy. Cette dernière alimente déjà des chauffages d’une vingtaine de logements sociaux chez elle, à Grenoble. Un autre projet concerne également un quartier du 18e arrondissement de Paris, Chapelle International, installée sur un ancien site ferroviaire. (...)
Au niveau international, Microsoft parle depuis 2011 de louer d’installer des serveurs-chauffages chez les particuliers, ce que font déjà plusieurs startups. C’est par exemple le cas de Qarnot Computing, qui propose ses « Q.Rad », des radiateurs très esthétiques qui renferment des serveurs de calculs. Plus ils sont sollicités, plus ils dégagent de la chaleur, comme n’importe quel ordinateur.
Le Q.Rad peut ainsi offrir jusqu’à 500 watts de chaleur, entièrement gratuitement. C’est le fournisseur qui paye la facture d’électricité associée, et qui se rembourse en facturant lui-même les résultats des calculs à ses clients qui ont besoin de data centers.
Selon son site internet, « un Q.rad peut chauffer une pièce allant de 14 à 28 m2 d’un bâtiment respectant les normes d’isolation actuelles ». Les radiateurs sont en plus équipés de capteurs (température, CO², humidité, détecteurs de présence, micro, COV…), qui renseignent le possesseur sur la qualité de l’air et offrent des fonctionnalités d’interactions. Il peut aussi servir de lecteur audio grâce à ses enceintes stéréo, ou de chargeur de téléphone, par USB ou induction. (...)
Livraison prochaine de l'opération Lefebvre➡️150 logements chauffés par des serveurs de l'opérateur Free #innovation pic.twitter.com/rS5tg3Fiaf
— Paris Habitat (@Paris_Habitat) 19 août 2016