
Cette semaine plus de deux cents personnes ont péri en Méditerranée, au moins dix autres dans le golfe d’Aden ! Depuis des années, des milliers de personnes sont mortes ainsi ! Chaque mois des embarcations coulent avec à leur bord des hommes, des femmes, des enfants...
On ne peut fermer les yeux sur une telle tragédie ni laisser les sauveteurs seuls devant ces drames. On ne peut ignorer les habitants des îles qui recueillent les survivants, épuisés après des jours de mer, heureux d’être en vie mais hantés par le souvenir de ceux qui sont morts pendant la traversée !
C’est un scandale : les passeurs sans scrupules utilisent des bateaux en très mauvais état et les surchargent. À Lampedusa, le capitaine de frégate Cossimo Alessandro Nicastro témoigne dans le journal le marin (1) « Il y avait environ 300 personnes à bord avec les vagues qui leur passaient dessus. Ils ont coupé le moteur en nous voyant arriver. Et c’est la pire des choses... Le bateau a commencé à couler. Il y avait des femmes et des bébés à l’eau. Les gens coulaient à pic... Nous avons sauvé 53 personnes... Ici, il n’y a jamais personne à la barre des bateaux quand nous les trouvons. »(...)
Ce malheur devrait mobiliser les coeurs, les intelligences et les institutions, mais il effraie. La peur est un bandeau sur les yeux qui rend incapable d’agir sereinement. Ainsi le naufrage de cette semaine a été annoncé comme celui de « clandestins » ! De quel droit mettre cette étiquette sur des migrants qui ne se trouvent pas encore sur notre territoire ? Ne sont-ils pas d’abord et avant tout des êtres humains ayant besoin d’assistance ? De plus, ils n’avaient rien de clandestin contrairement aux passeurs qui abusent de leurs détresses !(...)
secourir les boat-people est un devoir. Ce devoir d’humanité doit l’emporter sur toute autre considération.(...) Wikio