
Depuis ce mardi 4 janvier 2022, une partie des professeurs et du personnel du lycée Thibaut-de-Champagne de Provins est en grève pour défendre ses conditions de travail.
La situation était redoutée devant l’explosion des cas de Covid-19 ces dernières semaines.
Après les fêtes de fin d’année et alors que la 5e vague de l’épidémie déferle sur le pays, boostée par le variant Omicron désormais majoritaire en Seine-et-Marne, la rentrée des classes était annoncée par certains comme un accélérateur du virus. Plusieurs syndicats d’enseignants et de parents d’élèves avaient d’ailleurs appelé, en vain, l’Education nationale à reporter la rentrée.
Mais après seulement deux jours de cours, les cas positifs fleurissent, et avec eux leur lot de cas contact. A Provins, le lycée Thibaut-de-Champagne, ses 1 000 élèves et ses 80 membres de l’équipe pédagogique et du personnel n’échappent pas à la règle.
Ce mardi 4 janvier 2022, vingt-deux professeurs et six agents de l’établissement se sont mis en grève devant la multiplication du nombre de cas positifs.
Les chiffres ont doublé en 24h, avec 274 absents, dont 43 cas positifs et 41 cas contact avérés. Nous comptons également une dizaine de membres du personnel en arrêt pour Covid. (...)
« On a le sentiment d’être envoyé au casse-pipe »
Réunis en assemblée générale, professeurs et personnels du lycée ont estimé « ne plus être en mesure de pouvoir assurer un projet pédagogique cohérent en menant à bien nos enseignements dans des classes qui se vident. » (...)
La veille, ils avaient écrit au recteur de l’Académie de Créteil constatant déjà « une moyenne de 10 élèves absents par classe, soit 23 % d’élèves en moins » et redoutant « une accélération de la contamination à la rentrée avec le brassage de la population scolaire. »
On a le sentiment d’être envoyé au casse-pipe. Il y a un écart entre le protocole éducation nationale en phase 2 et celui en phase 4 pour le reste du pays. L’Etat dit aux salariés de favoriser le télétravail, mais envoie les professeurs et le personnel scolaire en présentiel. Avec la pénurie des tests et la prise d’assaut des pharmacies, on a des collègues qui ne peuvent pas se faire tester (lire encadré ci-dessous, ndlr). Comment vont-ils revenir ? Comment peut-on contrôler tout ça ? (...)
Face à cette situation, les grévistes demandent au rectorat « une reprise en demi-jauge par classe, des masques FFP2 et des autotests fournis par l’employeur, une adaptation des épreuves de lettres et de philosophie en raison de la crise Covid », mais aussi « le report des épreuves de spécialités du baccalauréat en juin », ces dernières étant initialement programmées à la mi-mars.
Contacté, le rectorat de l’Académie de Créteil précise suivre la situation : « La doctrine d’accueil peut être adaptée en fonction de la circulation du virus conformément au protocole prévu pour l’année solaire 2021-2022. Des mesures supplémentaires peuvent être prises en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) en fonction de l’évolution de la situation. »