
Le phénomène Mélenchon a tout du séisme meurtrier. Du moins aux yeux d’un microcosme ébranlé en ses certitudes. Lors du déchaînement des éléments naturels, bien plus passionnant que la description clinique du phénomène, est la réaction de ceux qui le subissent. Et là, purée, on est servi !
(...)Alain Duhamel, chroniqueur hors d’âge bien connu des caciques, fit fort en matière de perfidie fielleuse dans une chronique publiée dans Libération [c’est moi qui souligne ce qui va suivre, et je m’en excuse tant le gras y est de mise] :
« Il y a le candidat, rugissant de tribune en tribune, tempêtant de studio en studio, avec son tempérament dévastateur, ses emportements incessants, ses trouvailles cocasses et ses injures déplaisantes. »
Laurent Joffrin, directeur d’un hebdomadaire de gauche féru en châteaux et demeures de charme, fit donner — entre autres — l’artilleur Serge Raffy avec photo bien sanglante de la cible à l’appui :
« Il faut les voir dans les dîners de la banlieue chic, ceux de Neuilly-sur-Seine ou de Sèvres, se pâmer devant leur nouvelle idole. Jean-Luc Mélenchon, le petit père des peuples version gauloise est devenu le chouchou de Sarkoland… » (...)
nul n’est assuré en fait de ce qui adviendra au soir du premier tour de la présidentielle. Surtout pas eux. Et c’est bien ce qui leur est intolérable. Ils ont raison de s’inquiéter. Un grand ménage pour rétablir le pluralisme de l’information s’impose, question de salubrité démocratique.