
Les semences paysannes, base de la production alimentaire, sont attaquées de toutes parts. D’un côté, les lois inspirées par les multinationales limitent de plus en plus l’utilisation que les paysans peuvent faire de leurs semences. De l’autre, ces grandes entreprises, en déposant des brevets à tour de bras sur les plantes, privatisent le vivant et imposent des semences toxiques (OGM, variétés dépendantes de fortes doses d’engrais et de pesticides chimiques....) : elles hypothèquent les droits fondamentaux des paysans, dégradent l’environnement et s’approprient ce que nous mangeons.
Cette biopiraterie à grande échelle a permis à trois multinationales de l’agrochimie de s’emparer de plus de la moitié du marché mondial des semences. La conservation et la réutilisation des semences, un acte millénaire à base de l’agriculture, devient petit à petit une pratique criminalisée.
Pour le Réseau Semences Paysannes, la maîtrise des semences et de la sélection à la ferme doit retourner entre les mains des paysans et des paysannes. 90% des paysans dans le monde utilisent encore les semences paysannes et produisent près de 70% de la nourriture disponible. Ces paysans échangent leurs semences et plants et ressèment chaque année une partie de leur récolte qu’ils ont soigneusement sélectionnée. Outre leur capacité à produire une nourriture abondante et de qualité, ces semences sont libres de droits de propriété. Rustiques et peu exigeantes en intrants, elles possèdent une grande diversité génétique qui les rend adaptables aux terroirs, aux pratiques paysannes ainsi qu’aux changements climatiques. Elles sont ainsi essentielles pour assurer la souveraineté alimentaire des peuples face aux multinationales et leurs profits indécents. (...)
Le Village d’Emmaüs Lescar : l’accueil est l’essence même d’une communauté Emmaüs, le dessein pour lequel elle a été créée. Le ramassage et la recyclerie sont les moyens mis en place pour permettre au Village Emmaüs Lescar-Pau d’autofinancer son projet et d’aller au-delà en expérimentant un modèle de société solidaire. Par effet induit, cette indépendance financière lui permet de développer l’indépendance de ses actes et de ses paroles pour combattre les causes de la misère et pour permettre aux êtres humains de vivre dignement. Autour d’une ferme agroécologique, Le Village développe actuellement un projet d’autonomie alimentaire et de Maison des Semences Paysannes. (...)