
L’enquête de Nicolas Legendre (2) sur le modèle agro-industriel, dominant en Bretagne, analyse une réalité souvent masquée : le productivisme caractérisé par des rendements maximum, le moins possible de main d’œuvre avec peu de préoccupation des humains ou des animaux, une utilisation importante de produits de synthèse pour aboutir à un maximum de profit dans les agro-industries. Ce productivisme en agriculture est l’autre nom du capitalisme libéral. C’est un constat implacable !
Trois groupes principaux d’agricultrices et agriculteurs tentent d’en vivre...
– Ceux qui s’en tirent très bien et profitent du système productiviste : agriculteurs, patrons ou cadres d’entreprises agro-industrielles.
– D’un autre côté, des paysans anonymes qui s’épuisent à la tâche : ils subissent, plus ou moins consentants, et en vivent avec difficultés. De même, les salariés du secteur agro- alimentaire.
– Entre les deux, quelques uns s’adaptent, tentent de respecter certaines de leurs valeurs : ils réussissent, par exemple, à travailler moins, et à vivre sans trop de stress.
Une vérité sans tabou
Nicolas Legendre ose dire la réalité avec les mots clairs : capitalisme, peur, mafia ... Cette vérité crue, est tabou dans la « profession ». (...)
Une autre agriculture est possible. Minoritaire, elle existe déjà. Des agricultrices et agriculteurs cultivent et élèvent des animaux en prenant soin de la nature, de la vie. Ils pratiquent des systèmes de production respectueux de la biodiversité et de la ressource en eau. Ils utilisent moins d’intrants et, au total, gagnent mieux leur vie, avec moins de stress.
Des résistances collectives (...)
le système agro-industriel est très puissant et Nicolas Legendre le démontre avec efficacité. Les résistances individuelles sont quasi impossibles. Pourtant de nombreuses résistances collectives au libéralisme en agriculture existent. (...)