Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Acrimed
Silence médiatique sur les élections professionnelles dans la fonction publique
Article mis en ligne le 28 décembre 2018

Du 29 novembre au 6 décembre, les près de de cinq millions deux cent mille agents des trois versants de la fonction publique [1] étaient appelés à renouveler leurs représentants dans les différentes instances du personnel. Après les faillites à répétition du traitement médiatique des élections professionnelles [2], nous avons voulu vérifier si le cru 2018 nous avait réservé une bonne surprise... Disons-le tout de suite, la réponse est non.

Un scrutin important…

Dès le 29 novembre, La Croix prévient que les élections professionnelles dans la fonction publique représentent un « scrutin à fort enjeu pour les centrales syndicales » ; une semaine plus tard, L’Humanité évoque également un scrutin « très important », tout comme BFMTV, dans la perspective « d’une délicate réforme de la fonction publique ».

Ces élections si « importantes » auraient pu représenter une belle occasion de donner enfin, dans les grands médias, de la visibilité aux conditions de travail des millions de salariés évoluant dans ces différents services et aux conditions d’accès offertes aux usagers. D’autant plus que le contexte s’y prêtait à merveille :

 Ce scrutin se déroulait en plein débat parlementaire sur le projet de loi de finances dont l’un des objets est de voter les crédits nécessaires au fonctionnement des administrations publiques ;

 Le gouvernement prévoit de déposer au Parlement dans le courant 2019 un projet de loi sur la fonction publique qualifié de « big bang » dans Les Échos comme dans L’Humanité ;

 en plein feuilleton des gilets jaunes, la question des services publics était d’actualité. Comme le rappelle Catherine Petillon sans sa chronique « La Bulle économique » le 15 décembre sur France Culture, l’« accès égal à des services publics de qualité » figure en bonne place parmi les revendications des gilets jaunes [3].

…rendu invisible

Entre le 1er novembre et le 6 décembre, date de clôture du scrutin, les recherches effectuées à partir des moteurs de recherche des sites internet des médias suivants, Arte, BFMTV, CNews, Franceinfo, France 2, France 3, France 5, LCI, M6, TF1, Europe 1, France Inter, Radio Classique, RMC, RTL, Sud Radio, La Croix, La Tribune, Le Figaro, L’Humanité, Le Monde, Le Parisien/Aujourd’hui en France, Les Échos, Libération, Challenges, L’Express, L’Obs, Le Journal du dimanche, Le Point, Marianne, Politis, Valeurs actuelles, Huffington Post, Mediapart et Slate, mettent en évidence un désintérêt total pour ce scrutin et ses enjeux. (...)

Il semble que les nouvelles ambitions affichées par le PDG d’Europe 1 rencontrent les mêmes limites, visiblement encore infranchissables dans les grands médias, depuis dix ans que nous étudions le traitement médiatique des élections professionnelles...

Jusqu’à quand ?