Moins de six jours après la décision du National Library Board (NLB) de retirer trois livres traitant de l’homoparentalité, le scandale continue. L’affaire ne s’en est en effet pas tenue à quelques lettres de désapprobation et à un groupe Facebook. En effet, de nombreux écrivains ont engagé des gestes symboliques : trois juges du jury du Singapore Literature Prize de cette année (prix littéraire le plus prestigieux de la ville) se sont ainsi désistés. Des actes qui ne semblent cependant pas influer sur une censure de plus en plus pointilleuse et préventive.
(...) « Nous ne pouvons plus être membre du jury la conscience tranquille. [...] Nous condamnons radicalement la décision du NLB de retirer et détruire les livres. [...] Le fait est que le conseil n’a même pas songé à en restreindre l’accès, mais directement à les envoyer au pilon est particulièrement déconcertant. » Selon eux, la décision serait donc « indigne d’une institution chargée de protéger et préserver la connaissance et la littérature, pourvoir à l’accessibilité de l’information. » Par ailleurs, ces derniers ont tenu à ajouter, non sans ironie, que la mesure avait dorénavant plus servi la popularité des livre, plutôt que de l’étouffer… (...)