
Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié vendredi le G20 de famille "dysfonctionnelle", alors que le sommet s’ouvrait à New Delhi, en Inde. La réunion a pour but de chercher des compromis en matière de climat et d’économie, mais reste divisée sur le dossier de la guerre en Ukraine.
La plupart des chefs d’État et de gouvernement sont arrivés vendredi à New Delhi pour participer à une réunion de deux jours, samedi et dimanche.
Celle-ci se tiendra sans le président russe Vladimir Poutine et sans son homologue chinois Xi Jinping, dont l’absence pose la question de la pertinence de ce grand raout diplomatique.
Le G20 est né en 2008 de la volonté de réguler la finance mondiale, alors dévastée, en mettant autour d’une même table vieilles nations industrialisées et puissances émergentes. (...)
"Partenariat solide et durable" entre Washington et New Delhi
Joe Biden, qui compte bien occuper l’espace laissé vacant par ses grands rivaux, a commencé vendredi par une réunion bilatérale avec Narendra Modi.
Le Premier ministre indien veut profiter de ce sommet des 20 premières économies mondiales pour affirmer sa place dans la hiérarchie diplomatique mondiale.
Le chef de gouvernement nationaliste hindou et le président démocrate, à l’issue d’une rencontre fermée à la presse mais dont New Delhi a diffusé des images, ont vanté dans un communiqué commun un "partenariat solide et durable".
Dans la foulée, depuis Washington, le gouvernement américain a annoncé que les deux pays mettaient fin à leur tout dernier différend à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui concernait l’importation en Inde de produits agricoles américains. (...)
Les Américains entendent peser de tout leur poids au moment où la famille mondiale se montre bien "dysfonctionnelle", comme l’a déploré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
"Les divisions s’accroissent, les tensions explosent et la confiance s’érode – ce qui, (mis) ensemble, fait planer le spectre de la fragmentation et, à terme, de la confrontation", a-t-il déclaré. (...)
L’Inde n’a pas adhéré aux sanctions contre Moscou après l’invasion. Et d’autres pays émergents refusent de s’aligner sur les Occidentaux.
Les États-Unis en sont conscients, et de toute façon leur priorité à New Delhi est économique : doper les capacités de financement de la Banque mondiale notamment, pour offrir une alternative aux gigantesques plans d’investissement chinois, les "nouvelles routes de la soie" (...)
Jeudi, Narendra Modi a réitéré son souhait d’élargir le bloc en G21 avec "l’inclusion de l’Union africaine en tant que membre permanent". Un projet qui, c’est chose rare au G20, semble plus ou moins faire consensus.Jeudi, Narendra Modi a réitéré son souhait d’élargir le bloc en G21 avec "l’inclusion de l’Union africaine en tant que membre permanent". Un projet qui, c’est chose rare au G20, semble plus ou moins faire consensus.