
Le 24 juillet dernier, un jeune Camerounais se noyait sur une base de loisirs en Haute-Saône, en Franche-Comté. Après avoir traversé la Libye et la Méditerranée, il venait d’être reconnu mineur en France. Pour connaître son histoire, au delà du simple fait divers, InfoMigrants est allé à la rencontre de ceux qui étaient devenus sa famille à Besançon.
Zachée, qui ne savait pas nager, a été retrouvé mort noyé le 24 juillet 2019, sur la base de Loisirs de Bonal, en Haute-Saône où il était en colonie de vacances avec toute une bande d’ados. Il aurait mis les pieds dans l’eau avant d’aller reposer quelque chose sur le bord. Ensuite, plus personne ne l’a vu. Que s’est-il passé ? Une information judiciaire contre X pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger a été ouverte car la baignade était surveillée.
Mourir noyé, un jour de vacances, l’été de ses 14 ans, un an après avoir réchappé à une traversée de la Méditerranée entassé "à 140 dans un zodiac" : terrible parallèle que refusent de faire Frédérique, Noëlle et Jany, qui a, elle aussi, hébergé Zachée. "Depuis sa mort, je pense à lui autant avec un sourire qu’avec de la tristesse", confie-t-elle. (...)
dans son récit, après des passages très durs sur sa traversée de la Libye - "un mois enfermé dans une grande maison, sans lumière, et presque sans manger" - et sur sa traversée de la Méditerranée, Zachée évoque de nouveau son désir de scolarisation. Il déplore ainsi que dans "le campo" (centre d’accueil) où il a atterri en Italie, il n’y ait "pas d’école, seulement quelques cours d’italien où je ne comprenais rien". C’est ainsi que, francophone, il se décide à partir pour Besançon.
Le 7 septembre prochain, un hommage à Zachée est prévu à Besançon, "le premier samedi de la rentrée, quand tout le monde sera là".
Alors que le corps de Zachée a été rapatrié et inhumé au Cameroun, Frédéric a planté une azalée dans le potager où Zachée l’aidait souvent. "Azalée, avec un "z" comme Zachée".