
(...) à l’aide de sondages biaisés et sur-interprétés, on arrive à faire passer pour une demande de « l’opinion » ce qui n’est, au mieux, que le consentement à un « air du temps » politiquement et médiatiquement construit.
Un consentement extorqué, au prix d’une extravagante montée en généralité, qui pousse le sondé à oublier son expérience, ses préoccupations, sa vie propre, à se prononcer sur ce que le « Surmoi » médiatique a élevé au rang de « vrai problème de société », à jeter sur ledit problème de société le regard « réaliste » que lui dicte son JT et à faire siennes les « solutions » que l’éditocratie lui a mille fois présentées comme raisonnables, modernes et « incontournables ».
Après l’offre xénophobe transformée en « demande de contrôle des flux migratoires », l’offre anti-pauvres maquillée en « demande de sécurité » et l’offre islamophobe voilée sous une « demande de laïcité », voici donc une nouvelle offre politique réactionnaire miraculeusement transfigurée, « sondage à l’appui », en « demande d’autorité » [1]. (...)