
Le 14 octobre 2022
La semaine dernière, un amendement extrêmement dangereux et liberticide a été adopté en Commission des finances à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du budget 2023. Cet amendement visait à supprimer les avantages fiscaux accordés aux donateurs et donatrices des associations dont les militant·es se rendraient coupables d’intrusion sur des sites agricoles ou industriels. Le gouvernement s’y est lui-même fort heureusement opposé et, au terme de débats houleux tard dans la soirée du 13 octobre, l’amendement a été rejeté en séance plénière par une large majorité de député·es, de même que deux autres amendements similaires (portant sur les intrusions dans les centrales nucléaires et l’aide aux étrangers en situation irrégulière). Un vrai soulagement pour toutes les ONG lanceuses d’alerte, dont Greenpeace France. Mais cela rappelle aussi les menaces qui pèsent sur les libertés fondamentales et la nécessité de les défendre ardemment.
En clair, cet amendement visait à museler les associations comme Greenpeace qui utilisent la désobéissance civile non-violente pour lancer l’alerte sur des enjeux environnementaux et pour défendre l’intérêt général. Alors qu’un millier de scientifiques ont appelé à désobéir pour faire face à l’urgence climatique, des parlementaires souhaitaient sanctionner les associations qui utilisent ce mode d’action légitime.
S’il avait été définitivement voté, cet amendement aurait touché de plein fouet l’ensemble des organisations qui dénoncent les dérives de notre système agricole et industriel. Il aurait menacé directement la pérennité financière de notre association en privant les donateurs de la possibilité d’avoir une déduction fiscale sur les dons qui nous sont faits. Cela aurait donc été une sanction contre notre organisation, mais aussi contre toutes celles et tous ceux qui, comme vous, nous font confiance.
Nous ne sommes pas dupes. Des lobbys sont à la manœuvre pour tenter de faire taire les associations qui ont le front de dénoncer des scandales. Ce n’est pas la première fois qu’on cherche à nous intimider : Greenpeace fait régulièrement face à des procès bâillons. (...)
Soulagement. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale, l'amendement visant à museler les ONG a été rejeté.
Merci aux parlementaires qui ont voté contre et au gouvernement pour son rejet. Merci à toutes celles & ceux qui se sont mobilisés✊. Nous continuons le combat ! pic.twitter.com/h0PsRJT7aV
— Greenpeace France (@greenpeacefr) October 14, 2022