
"A Rénovation, R’d’Accueil, 150 jeunes Mineurs Non Accompagnés (MNA1) sont passés par notre plate forme avant d’être orientés vers les dispositifs de l’ASE. Il y a un risque de saturation.
Nous souhaitons une réflexion plus accentuée sur la formation professionnelle, mener une large réflexion avec les associations, les collectifs, l’ASE2
– faut-il imaginer des structures dédiées ? Ou bien préférer les structures existantes ?
– La prise en charge nécessite des compétences spécifiques (juridiques, conseil en orientation ou insertion) " (....)

"Le département de la Gironde se préoccupe particulièrement des MNA. Ils sont de plus en plus nombreux sur le territoire français : 25000 environ actuellement contre 2500 en 2005.
il s’agit de trouver un moyen de les accompagner dans des conditions satisfaisantes pour eux et pour les autres.
La loi permet-elle de faire face ? Telle que mise en œuvre aujourd’hui il y a obligation pour la Protection de l’Enfance de prévoir les difficultés et d’assurer leur prise en charge. Ils sont répartis par circulaire, amendée par le Conseil d’État, reprise par la Loi en 2016 : Le Procureur ou le Juge des Enfants prend les décisions en stricte considération de l’intérêt de l’Enfant." (...)
"Nous accueillons à R d ‘Accueil 40 garçons quasiment tous issus de la péréquation, en vue d’une évaluation avant de rejoindre le dispositif ASE.
Ils arrivent dans des conditions difficiles, en dépit du bon sens et de leur sécurité. Certains étaient dans des familles d’accueil et auraient aimé y rester. Ils arrivent chez nous dans un état de choc, souvent. Ils sont sidérés, en colère, car promenés, malmenés par différent services.
Nous devons les mettre à l’abri, leur proposer un cadre sécure. Nous avons une équipe professionnelle présente 24 h sur 24, formée à ces problèmes. Cela permet un suivi, une présence humaine qui leur donne la possibilité de se poser et d’appréhender la réalité de leur nouvelle situation en Gironde.
Pour la plupart ils viennent d’Afrique, ils ont entre 15 et 18 ans. Une envie farouche d’engager un projet, de scolarité ou de travail.
Nous leur proposons le réseau que nous avons pu construire ainsi qu’un parcours de soins : ils arrivent en mauvaise santé, blessés moralement et physiquement. L’infirmerie est un endroit central, très sollicité. Un gros travail de réseau de santé avec les services concernés est indispensable et c’est parfois urgent." (...)
"Toute la question des traumatismes est présente.
Les parcours migratoires sont très larges : 7 nationalités différentes, nécessitent des accompagnements différenciés. Les récits de vie révèlent des fragilités, suite à des maltraitances (dans 9 dossiers sur 25), des conflits familiaux, ou politiques ; certains sont des enfants des rues. (...) Des questionnements apparaissent lors de la majorité, (...) C’est toujours très compliqué. On rencontre des carences et des blocages, des délais administratifs : et les jeunes se retrouvent sans papiers, avec rupture de contrat etc. on a des entraves à leur insertion. (...)
"Actuellement ceux qui arrivent fuient la guerre, ou bien cherchent à échapper à des contraintes culturelles. Ils ont le sentiment d’être contraints à la migration. Ils sont enrôlés dans des parcours qu’ils ne choisissent pas, et n’avaient en général pas prévu d’aller jusqu’en Europe, n’avaient pas prévu leur passage en Libye : ce sont des circuits obligatoires qu’ils n’ont pas choisis.
Le trajet migratoire est dangereux. En Europe ils se retrouvent en errance. L’exil a un potentiel désorganisateur. Face à l’inhospitalité ils sont dans le désarroi, le désespoir.
La globalisation touche tout. Sur le plan social nous créons la situation d’une bombe à retardement : l’humiliation, le désespoir, sont le terreau de la violence, de la revanche." (...)
"Accueillir correctement c’est avoir les moyens de connaître, de réfléchir et de se former.
Il y a des moyens considérables à trouver avec les services de l’État… Aujourd’hui les services de l’État n’ont pas les moyens. Les services hospitaliers n’ont pas eu de moyens complémentaires. Au niveau du service de l’État et des Préfectures, il n’y a pas eu de moyens complémentaires : ils n’y arrivent pas.
Le sujet est hautement politique." (...)
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