J’ai rencontré Saïd Bouamama, après l’avoir lu, en 2003, puis quelques années plus tard, après l’avoir écouté, Saïd dit "Saïdou" du Ministère des affaires populaires puis de la Zone d’expression populaire, et depuis nous nous sommes souvent retrouvés côte à côte dans les mêmes combats, notamment antiracistes. J’ai pu apprécier en eux d’infatigables et généreux combattants de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, tout simplement. Bref, dans des termes qui ne sont pas leurs mots habituels ni les miens : d’authentiques défenseurs de "notre devise nationale" !
Ce que moi, aussi bien qu’eux je crois, refusons dans une formule comme "notre devise nationale", ce ne sont pas les termes de ladite devise mais bien l’épithète "nationale" et plus encore ce petit mot redoutable : "notre", qui généralise, amalgame, nationalise, et parfois racialise, le souci de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. Car aucun peuple, aucune nation, aucun groupe humain n’en a le monopole, et par ailleurs chaque peuple, chaque nation, chaque groupe humain est traversé de disparités et de contradictions, notamment entre ces principes éthiques, avec toutes les actions humaines admirables qu’ils inspirent, et leur contraire, avec toutes les oppressions qui les accompagnent.
"La France" ne fait pas exception (...)