
L’ensemble des secteurs de la fonction publique s’est mis en grève aujourd’hui afin de dénoncer le plan d’austérité prévu pour l’année 2016 par le gouvernement genevois. Renversé était là lors de cette première journée de mobilisation et en livre une première vision.
Déroulement d’une journée de moins à payer les fonctionnaires
La journée a commencé par des piquets de grève épars dès 7h30, plus ou moins réussis. En effet, si la mobilisation a été importante dans les écoles primaires, cycles d’orientation et collèges, les étudiantEs et professeurEs de l’université et des hautes écoles ont pour leur part brillé par leur présence assidue en salle de cours. Un piquet organisé par le SSP et des étudiantEs à l’Uni Mail a vaillament et sans faillir tenté, à force de tractage, de mobiliser une population universitaire de toute évidence infiniment plus interessée par l’acquisition de savoirs tels que le droit ou les relations internationales qu’à participer à une grève d’ampleur les concernant.
Mais faisons fi de ces hautaines personnes pour se concentrer sur les meilleures surprises de la journée. Le personnel de l’université s’est bien passé du soutien étudiant et s’est réuni en grand nombre à 10h30 en parlant déjà de reconduire la grève. (...)
L’assemblée du personnel, qui s’est tenue à 14h30 dans un Palladium manifestement trop petit pour l’engouement général, a également pris la décision de reconduire la grève et de manifester son soutien aux maçon.ne.s grévistes du lendemain.
Mais la palme revient surement aux collégienNEs qui ont mobilisé partout et ont rejoint le cortège des étudiantEs par petit groupe enthousiastes, amenant une énergie teintée d’une pointe de naïveté dans un défilé parti un peu déprimé. On raconte même qu’un groupe de collégienNEs aurait eut à faire avec la police alors que ses militantEs en herbe quittaient joyeusement leur établissement au volant d’une voiture-sono surement vrombissante…
Le pic militant de la journée a évidememnt été la manifestation prévue à 17h00. Elle a rassemblé une foule d’environ 11’000 personnes, à grand renfort de drapeaux aux couleurs invraisemblables et discours prononcés sur un ton révolté (et parfois pas moins invraissemblables que la couleurs des drapeaux qui les couvaient). On aura eu droit à tous les slogans les plus agaçant, du « Je suis prof » (évoquant l’histoire de Charlie que nous pensions enfin entérrée) au « Pour une justice de qualité » des fonctionnaires du département de la justice. (...)
Il est par ailleurs fort étonnant que la présence d’autant de flics et de matons ne fasse tourner le sang que de si peu de gens. Le Groupement des Associations de Police (GAP) est un syndicat parmis les plus puissants dans le canton, et ne cesse de rendre meilleurs les conditions de travail de ses affreux. Les policierEs n’ont jamais été solidaires de quiconque et ne le seront jamais (...)
Cette manifestation a donc été un grand moment et ce mouvement naissant mérite que l’on s’y interresse. Il est rare de voir autant de personnes dans les rues de Genève, et celle-ci est apparue soudainement bien petite pour contenir une telle foule. La manifestation était déjà dissoute officiellement par les discours dirigeants qu’arrivaient encore des gens par milliers sur la place de la cathédrale. (...)