
Sur le campus de l’Université de Bordeaux, la récupération des objets est lancée. Ateliers, bricolage, troc..., Etu’Récup insuffle du lien et de la vie dans ces lieux impersonnels en luttant contre le gaspillage.
Le facile à acheter est tout aussi facile à jeter. On peut le voir dans les déchetteries de France, où des meubles parfaitement utilisables côtoient de l’électroménager non trié et des vélos à peine rouillés. Face à ce constat, les étudiants et leurs associations du campus de Bordeaux se réunissent et innovent.
Une asso innovante
Les ressourceries, qui fleurissent en France depuis les années 2000, ont fait leur credo de la récup’ des déchets et leur réhabilitation. S’inspirant de ce modèle, l’association Etu’Récup en a implanté une sur le campus de Bordeaux. Au total, l’association réunit neuf associations au conseil d’administration ainsi qu’une trentaine de personnes physiques.
« Au départ, il s’agissait de réunir les associations étudiantes autour d’un projet fédérant leurs tropismes », résume Aurélie Schild, la coordinatrice associative qui a répondu à un appel d’offres émanant du Crous et de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), dans le cadre du plan local de prévention des déchets. L’objectif : exploiter les ressources de ce lieu qui n’en manque pas.
Cette initiative, du fait de son implantation sur un campus, est la première de ce type. L’asso’, située à la pointe du bâtiment Le Vent Debout, le restaurant universitaire du campus de Pessac, prend les devants et ouvre ses portes aux publics le 18 novembre. (...)
Dans la proue du bateau Le vent debout, les ateliers de fabrication et de réparation de vélos commenceront dès l’ouverture, au nombre de deux par semaine. Bientôt, des intervenants compétents seront présents lors d’ateliers simples, mais spécifiques, comme « répare ton frein » ou « ponce ta chaine », ajoute Frederic Fernandes, étudiant lusophone à Bordeaux 3, très investi dans l’association.
Recréer du lien
Outre ces occupations, Etu’Récup agit aussi dans l’immatériel et crée du lien à différentes échelles. (...)
Johanna s’étonne que face à ce pas de côté qu’est « le concept de gratuité, les gens sont gênés ». Selon elle, c’est « le signe de tout ce qu’on a perdu avec le capitalisme et il faut se ressaisir de tout cela ». Les initiatives DIY sont souvent taxées d’utopies irréalistes or, « ici, on agit dans le concret : quelqu’un arrive avec un objet cassé, il repart avec un objet fonctionnel (...)
Le projet est animé par les étudiants. Et en fonction des filières dans lesquelles ils évoluent, soit médiation culturelle ou développement durable, chacun y va de sa proposition. (...)