
Les Etats vont devoir faire face à une forte augmentation des populations urbaines, l’une des conséquences de l’inflation démographique de la planète, explique le journaliste du « Monde » Grégoire Allix.
Vous trouvez les villes trop denses, trop vastes, trop peuplées ? Qu’on y étouffe, qu’on y est un peu collés-serrés, surtout par ces fortes chaleurs ? Vous n’avez encore rien vu.
Dans les trente prochaines années, autant dire demain à l’échelle d’un projet urbain, deux milliards de personnes supplémentaires vont s’entasser sur la planète. La division de la population des Nations unies (ONU) a actualisé les compteurs le 17 juin : de 7,7 milliards d’humains aujourd’hui, la population mondiale va bondir à 9,7 milliards en 2050. (...)
les experts sont clairs : les deux tiers de la croissance d’ici à 2050 se produiraient, même si les pays à haut niveau de fécondité descendaient immédiatement à deux enfants par femme. L’Afrique subsaharienne, qui compte pour la moitié de cet essor de l’humanité (l’autre moitié se trouve essentiellement en Asie), devrait ainsi voir sa population doubler, passant de un à deux milliards d’habitants. (...)
L’urbanisation du monde
Un point commun réunit les deux milliards de Terriens à venir : ils vivront dans des villes, après y être nés ou y avoir migré, quittant une région rurale. Car l’inflation démographique de la planète se conjugue à un autre phénomène, l’urbanisation du monde ; 4,2 milliards d’urbains en 2019, 6,7 milliards annoncés en 2050… Les deux tiers de l’humanité vivront alors dans des villes, contre 55 % aujourd’hui.
Les pays qui vont connaître les plus fortes croissances de leur population sont aussi pour beaucoup les plus ruraux, ceux où les infrastructures urbaines sont les moins développées, et où s’annonce un exode rural massif. (...)