
Très loin de la réalité du foot-business, le collectif Tatane rend à ce sport de ballon sa dimension ludique, joyeuse et sociale en… changeant les règles !
Et si le problème du football était dans ses règles ? Allez donc en toucher deux mots à nos voisins allemands, après le pénalty pour le moins généreux accordé à la France jeudi soir… Les polémiques sur l’arbitrage sont probablement aussi vieilles que le ballon rond.
Alors le collectif Tatane a décidé de prendre le contre-pied, comme on dit dans le jargon. Et a publié un petit livre, il y a deux ans, qui imagine 50 nouvelles règles pour jouer au football ! Ainsi de la règle « football total », qui stipule que « les passes ne peuvent se faire que vers l’avant ». Ou de la règle « replay » : « Une équipe qui marque doit être en mesure de rejouer immédiatement l’action. L’équipe adverse est alors immobile. Un but doit donc être marqué deux fois pour être validé. »
Si certaines de ces règles permettent effectivement d’interroger notre regard sur les normes actuelles, la démarche se veut d’abord légère et fantaisiste. À l’image de la règle « Jacques Chirac » : « À la mi-temps, le capitaine de l’équipe qui mène prononce la dissolution de son équipe. Le capitaine de l’équipe menée décide alors de la composition de l’équipe adverse à sa guise pour la deuxième mi-temps. » Ou, dans un tout autre registre, de la « Rabbi Jacob » : « Chaque but doit être célébré par une danse collective sous peine d’être refusé. »(...)
Toutes les règles portent un nom — dont quelques-uns feront sourire les passionnés de footbal(...)
Et toutes les règles sont également accompagnées du dessin d’un des quatre illustrateurs s’étant prêté à l’exercice(...)
Mais la plus subversive se cache peut-être derrière la « Éric Cantona » : « Une réclamation faite avec talent et poésie peut faire annuler un but encaissé. L’arbitre est seul juge de la qualité du poème et peut aussi expulser le joueur pour les mêmes raisons. » À moins que, footballistiquement parlant, ce ne soit la « Gilbert Montagné », où « la moitié de l’équipe joue les yeux bandés, guidée par ses coéquipiers et le public ».
À travers ça, le collectif animé par l’ancien joueur de football Vikash Dhorasoo et Brieux Férot, journaliste à So Foot, cherche à défendre sa vision d’un football joyeux, où le jeu et le lien social sont mis au cœur de la pratique sportive. À l’opposé des caricatures manichéennes du foot-business qui, s’il est une réalité, ne peut seul définir le football dans la société. « Tout ce qui restera finalement après une rencontre de ce drôle de jeu de la balle au pied, c’est le rire ensemble », promettent les auteurs.