
(...) Je suis entré légalement en France, j’ai vécu et
travaillé ici pendant 26 ans. Y’a eu des retards
dans le renouvellement de mon passeport par mon
ambassade, ils me mettent là et ils veulent
m’embarquer, moi je n’irai pas, s’il le faut
j’irai jusqu’au bout, s’il le faut je me tue.
J’ai tout en France, qu’est-ce que j’irai faire
là-bas après 26 ans. C’est difficile de
s’organiser, on a rien en commun à part d’être
enfermés. Y’en a qui sont là parce qu’ils sont
venus y’a pas longtemps, ils viennent de pays où
ça va pas, d’autres qui sont là suite à des
délits, les cas sont vraiment différents.
Y’en a
qui sont arrivés en France mineurs, aujourd’hui
qui sont majeurs mais ont toujours pas de
papiers, donc on veut les renvoyer, ce qui fait
que pour que les gens se mettent ensemble il
faut qu’ils aient les mêmes problèmes. Par
exemple les Tunisiens, ils sont venus en bateau,
ils ont traversé l’Italie, eux ils sont vraiment ensemble, ils
sont solidaires, ils vivent les mêmes problèmes.
Mais par exemple, y’a des Sri Lankais qui sont
déboutés du droit d’asile, y’en a qui sont
sortis de prison, y’en a qu’on arrêtent mais
qu’ont aucun papier. On les met là le temps
d’enquêter sur leur pays d’origine. (...)