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Thaïlande : une ferme-auberge écologique pour un tourisme lent
Article mis en ligne le 20 mars 2019
dernière modification le 19 mars 2019

Face au tourisme de masse débridé qui touche la Thaïlande, Manuel Hubert, un Belge, a décidé de faire le pari de la lenteur. Au nord du pays, où il s’est installé avec sa compagne, il construit une ferme qui propose des chambres d’hôte ainsi que l’accueil de « wwofeurs ». L’objectif ? Montrer qu’il est possible de visiter un autre pays en se libérant des logiques de consommation effrénée et inscrire son projet dans l’économie locale.

(...) « Nous voulions sortir du système et éviter toute forme d’emprunt », confie Manuel, heureux de pouvoir s’engager dans un projet qui lui permettra, espère-t-il, de gagner en liberté et en autonomie, tout en ayant du sens. (...)

Sur plusieurs hectares de terrain, les deux nouveaux exploitants s’engagent dans la mise en place d’une « ferme organique » diversifiée. Depuis cinq ans, ils y font pousser du riz, des légumes, des fruits, des herbes et élèvent quelques petits animaux et des poissons. Cette première dimension du projet s’articule avec la mise en place de trois bungalows qui permettent d’accueillir une dizaine d’hôtes en vue de leur faire découvrir les richesses locales, mais en mode « slow-tourism » (tourisme lent). L’objectif est également d’accueillir des wwofeur, c’est à dire des personnes qui sont logées et nourries en l’échange de quelques heures de travail par jour.

Manuel Hubert et Suwan Misee défendent un « projet de proximité hors des sentiers battus et loin des sites touristiques offrant aux amoureux de la Thaïlande un hébergement à la rencontre des locaux et de leur culture ». Inévitablement, le projet se distingue déjà, mais Manuel nous explique qu’il aimerait aller plus loin : aujourd’hui, aidé par sa belle famille, il a engagé un premier salarié et espère créer deux nouveaux emplois dans les prochains mois. Surtout, il espère pouvoir approvisionner prochainement gratuitement l’école locale en nourriture, « pour offrir une nourriture saine aux enfants ». (...)

La Thaïlande face aux paradoxes du tourisme de masse

Autrefois tristement connue pour le tourisme sexuel qui y est toujours pratiqué, la Thaïlande s’ouvre également à un tourisme de masse étouffant, notamment avec le développement des vols low-cost. Le pays est véritablement submergé par le flot de touristes attirés par la promesse de plages luxuriantes, d’une culture mal-connue et d’une nourriture exotique unique, mais aussi des prix bas particulièrement séduisants des grands hôtels. Bien évidemment, les locaux y voient, du moins en partie, une opportunité pour le développement économique de leur pays. Mais dans une région qui n’est pas prête à accueillir les hordes d’Occidentaux et de chinois, les problèmes se multiplient, notamment environnementaux. (...) Dans certains lieux, comme la baie Maya, le succès touristique est devenu synonyme d’un désastre écologique. (...)