
Ils sont éditorialistes dans de « grands » hebdomadaires ou de « grands » quotidiens. On les entend régulièrement sur les stations de radio nationales. Ils sont les invités récurrents d’émissions de débat, sur les chaînes d’information en continu, voire même sur le service public. Ils font partie du paysage médiatique auquel le public est désormais accoutumé. Ils se défendent de soutenir le Front national, et pourtant force est de constater que depuis de longues années ils contribuent à installer, à banaliser, à diffuser l’idéologie de l’entreprise Le Pen. Qui sont-ils ? Les porteurs d’eau du FN.
Les obsessions islamiques d’Ivan Rioufol
Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, est l’un de ceux-là. Lorsque l’on parcourt le « bloc-notes » qu’il alimente régulièrement, on ne peut qu’être frappé par sa focalisation sur l’islam et sur les musulmans, qui tourne en réalité à l’obsession. (...)
Éric Zemmour, évidemment
Nul besoin de s’étendre longuement sur le « cas » Éric Zemmour, tant sa médiatisation à outrance a permis à chacun de mesurer non seulement la profondeur de sa pensée mais aussi, et surtout, sa capacité à reprendre à son compte une large partie des idées et du programme du Front national tout en se défendant de servir les intérêts de ce parti.
Ainsi en va-t-il du principe de la préférence nationale, au cœur du programme du FN, et qu’Éric Zemmour aime à défendre
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Yves Thréard, les jeunes de banlieue, les Roms et les autres
Dernier exemple, parmi bien d’autres, Yves Thréard, du Figaro. À l’instar de ses compères Zemmour et Rioufol, Thréard reprend à son compte nombre de thématiques du Front national tout en se défendant, lui aussi, de soutenir ce parti.
Yves Thréard a une certaine idée de la France, et est en croisade contre ceux qui voudraient, d’après lui, la détruire. Et ils sont nombreux, à commencer par ceux qui interrogent son passé peu glorieux (...)
Le problème n’est pas ce qu’ils pensent et ce qu’ils disent, mais la table ouverte qu’ils trouvent dans nombre de grands médias (au-delà du journal ou de la radio qui les salarie) pour venir commenter l’actualité, parler de tout, et surtout de rien. Ils sont présentés comme des « chroniqueurs », parfois comme des « polémistes », mais jamais comme ce qu’ils sont réellement, à savoir des idéologues de la droite extrême, sinon de l’extrême droite. Sous couvert de journalisme, ces individus contribuent, grâce à celles et ceux qui les invitent et les banalisent dans le paysage médiatique, à légitimer les idées et les discours du Front national, à normaliser le parti de Marine Le Pen et à déplacer toujours un peu plus vers la droite le discours dominant. Mais, après chaque élection, ils sont toujours là, la mine grave, et se demandent : « Comment expliquer l’ascension du FN ? ». Mystère.