
Alors que la fugue de deux adolescents, originaires de Toulouse et âgés de 15 ans, partis en Syrie pour faire le djihad, puis finalement récupérés, a suscité l’émoi le 18 janvier, un collectif d’associations et d’habitants de Strasbourg a organisé samedi un rassemblement contre l’endoctrinement jihadiste, après le départ pour la Syrie d’une douzaine de jeunes de leur quartier à la mi-décembre, dont deux sont déjà morts.
(...) Le porte-parole de ce collectif, Mohamed Benazouz, habitant lui-même le quartier, a d’abord pris la parole sur le parvis de la salle de réunion, sous une pluie battante. "Si nous sommes là aujourd’hui c’est parce que des enfants ont été trompés, des familles ont été brisées, toute une ville a été traumatisée", a-t-il dit. (...)
L’assistance a observé une minute de silence "en hommage aux deux jeunes morts". Le rassemblement devait se prolonger avec une rencontre-débat avec un politologue, un imam ainsi qu’un psychanalyste pour réfléchir sur les raisons conduisant des jeunes Français à s’engager dans la "guerre sainte" contre le régime de Damas.
L’un d’entre eux a pu être récupéré in extremis par son père alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion en Allemagne. La mort en Syrie de deux d’entre eux a été confirmée, tandis que le sort des autres est très incertain. La France est le pays d’Europe le plus touché par ce phénomène (...)