
Le président du conseil général de la Haute-Garonne, Pierre Izard, a décidé jeudi d’en fermer le siège jusqu’au lundi pour le "protéger" d’"éléments extérieurs" perturbateurs, des manifestants contestant ses décisions sur la prise en charge des jeunes majeurs isolés étrangers.
(...) Le service communication de l’institution n’a pu être joint mais une personne à l’accueil a expliqué qu’il s’agissait d’"éviter les intrusions des manifestants" réunis devant le siège.
Des travailleurs sociaux s’y relayaient depuis lundi, voire y campaient, pour protester contre l’arrêt de l’hébergement en établissements de plusieurs dizaines de jeunes isolés étrangers après leurs 19 ans.
"On ne comprend pas pourquoi, à cause de notre manifestation, le conseil général ferme ses portes à tous les usagers. Ils agitent une peur qui n’a aucune base matérielle, nous n’avons jamais eu l’intention d’y pénétrer", a protesté un assistant social, élu du personnel au conseil général, Stéphane Borras, du syndicat SUD.
Dans un communiqué du 4 septembre, M. Izard s’était inquiété d’"arrivées massives" de mineurs isolés étrangers depuis 2012. Il avait annoncé que, pour des raisons financières, le département ne pouvait plus prendre en charge l’hébergement en établissements des jeunes de 19 à 21 ans.
Parmi les manifestants, un éducateur, Simon Tinchant, a expliqué à l’AFP qu’il était en grève et dormait depuis trois jours devant le conseil général, car "sur l’ensemble des foyers de Haute-Garonne, il a été demandé aux travailleurs sociaux d’évacuer une cinquantaine de jeunes isolés étrangers" de plus de 19 ans. "Mais ces jeunes sont par définition +isolés+ et sans papiers et n’ont aucune autonomie : c’est clairement les remettre à la rue", a-t-il jugé. (...)