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Travailler le dimanche : une évidence pour Elle
Article mis en ligne le 20 février 2014

Dans son numéro du 27 décembre 2013, le fleuron des magazines féminins du groupe Lagardère consacrait un article au travail du dimanche. Une belle occasion, pour cet hebdomadaire qui présente la cause des femmes comme un combat prioritaire, d’examiner en quoi les salariées, qui occupent déjà tendanciellement des positions dominées sur le marché du travail, seraient spécifiquement concernées par un élargissement du travail dominical. Une belle occasion également de mener une enquête sociale puisque le nombre de celles qui travaillent le dimanche est déjà loin d’être négligeable

Le résultat ? En lieu et place d’une enquête et d’une analyse prospective, un plaidoyer en faveur d’un élargissement à tout prix du périmètre des activités commerciales autorisées à bénéficier d’une dérogation au repos dominical, conforme au « remarquable » unanimisme que nous avions observé dans les médias généralistes sur cette question [2].

L’appel de « Une », repris à l’identique en titre de l’article, affichait la couleur d’emblée : « Témoignages : elles veulent travailler le dimanche ». (...)

Des « témoignages » à sens unique, donc, pour un article cousu main en faveur de « la cause » du travail du dimanche. Lorsque l’on apprend par ailleurs que les « salariés des grandes enseignes de bricolage se sont organisés en collectifs financés par leurs employeurs [3] qui ont mis à leur disposition une agence de communication pour défendre leur « liberté » de travailler le dimanche », on se dit qu’avec des médias aussi bien intentionnés c’était là une dépense bien utile…

On ne sait par exemple s’il faut mettre sur le compte de la naïveté ou de l’incompétence l’invocation de « leur choix basé pour chacune sur le volontariat » pour démontrer l’innocuité de la mesure, tant il paraît évident que le volontariat (tout comme la « liberté » si volontiers brandie dans cette polémique), ne peut exister – du moins du côté de la partie dominée – dans une relation salariale totalement asymétrique et inégale.

En tout cas, pour Elle, il va de soi que tout va et ne peut donc qu’aller pour le mieux dans le monde merveilleux du travail du dimanche… (...)