
Destitués de leur pouvoir d’imaginer leur avenir par ceux qui le pensent à leur place, les représentants de la jeunesse africaine ont à reconquérir leur champ des possibles.
Geste barrière : chaque fois que j’entends « jeunesse africaine », je mets mon masque à oxygène de crainte que la suite ne me pompe l’air. Quelle jeunesse africaine ? Celle de Tunis ou de Lusaka ? D’Éthiopie ou du Cap-Vert ? Des quartiers riches de Pretoria ou des baraquements de Soweto ?
Qu’importe ! C’est la jeunesse africaine, n’est-ce pas, l’indémodable poncif dont abusent tous les responsables en mal de propositions politiques. C’est simple : qui ne sait plus quoi dire parle des jeunes Africains ; qui ne sait plus quoi faire se les fait.
On parle beaucoup à la place des jeunes. Vante leurs vertus et courage. Salue leur héroïsme quand ils versent leur sang ou se révoltent à quelque occasion. Dessine pour eux des ambitions et des plans de carrière. Les incite à devenir des leaders, des guerriers, des militants. (...)