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Tunisie : Retour sur les médias d’un pays en révolution (avec vidéos)
Article mis en ligne le 14 septembre 2012
dernière modification le 11 septembre 2012

Notre association ne pouvant prétendre au rôle d’observatoire des médias tunisiens et s’engager collectivement à leur sujet, nous publions la contribution ci-dessous sous forme de « tribune ». (Acrimed)

Tout et n’importe quoi a été raconté sur la révolution tunisienne. Les médias français ont été pris de court par un événement difficilement prévisible [1]. Or, au-delà des clichés véhiculés par les médias de masse (occidentaux et orientaux) et du cirque médiatique habituel, un premier bilan de l’expérience tunisienne de l’usage des réseaux sociaux peut être esquissé : comment l’utilisation de Facebook pour contrecarrer la propagande officielle a influencé le contenu et la circulation de l’information pendant la révolte et a donné naissance à un embryon de critique des médias [2] (...)

Si on regarde de près l’évolution du nombre d’utilisateurs de Facebook en Tunisie [17], les chiffres parlent d’eux-mêmes :
 En août 2008, le nombre d’utilisateurs atteint les 28.313.
 En février 2010, ce nombre atteint les 1.133.400 utilisateurs, soit 11% de la population totale.
 En décembre 2010, les Facebookers sont au nombre de 2.5 millions, soit 22% de la population totale.

La dictature a très vite compris la puissance de cet outil et a tenté, dès août 2008 de couper l’accès à Facebook [18]. Mais face à la fronde des Tunisiens, spécialement la bourgeoisie, elle a fait marche arrière. Ce que Ben Ali a réussi à faire en 2008, il ne pourra le refaire à partir de décembre 2010 : un tunisien sur quatre disposait alors des moyens d’accéder à une multitude d’informations et pouvait prendre part, comme Fahem Boukaddous, aux événements et se comporter, en quelque sorte en journalistes de contre-information

… Comme le montre la multiplication des sources qui permettent de s’informer sur la succession des événements. (...)

Après la révolution, les médias traditionnels ont investi le terrain de l’information politique. Pour autant, ils restent sous l’influence d’une lutte invisible entre ceux qui détenaient le pouvoir hier et ceux qui l’exercent aujourd’hui. Une transformation globale des médias tunisiens est donc nécessaire pour accompagner la révolution. Une critique structurée et radicale de ces médias pourraient aider à la réalisation de cette transformation attendue par les tunisiens. Après le 14 janvier 2011, tout restait à faire. Un an et demi plus tard, c’est encore largement le cas.