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Rue 89
Tunisie : les progressistes ouvrent-ils la voie aux islamistes ?
Article mis en ligne le 27 juillet 2011

« Non à la régression ! », « Le peuple veut les élections ! », « Le peuple veut un régime démocratique » ont scandé quelque 2 000 manifestants qui ont défilé dans le centre de Tunis jeudi 21 juillet à l’appel d’une dizaine de partis politiques, réunis pour la plupart au sein du Pôle démocrate moderniste.

Cette marche contre la violence se voulait une réponse à la tentative, le 15 juillet, de relancer le sit-in devant le siège du Premier ministre à la Kasbah, et surtout aux événements violents qui ont suivi.(...)

Dans une allocution prononcée lundi, le premier ministre Béji Caid Essebsi, avait dénoncé, sans les nommer, les manœuvres de partis extrémistes cherchant à déstabiliser le pays par des actions illégales pour saboter le processus électoral, de crainte que les élections « ne révèlent leur véritable poids sur la scène politique ». L’allusion aux islamistes en particulier était limpide. Une vision partagée par les organisations à l’origine de cette marche.(...)

Le parti islamiste a d’ailleurs semé le trouble en laissant entendre qu’il pourrait participer à la marche dans la mesure où il déclare partager ses préoccupations : la bonne tenue des élections du 23 octobre et le refus de la violence. Le Pôle démocrate moderniste lui a clairement signifié qu’il était hors de question qu’il soit admis dans le cortège.(...)

Au sein du cortège, au-delà des violences du week-end précédent, c’est l’influence grandissante de la mouvance islamiste radicale sur la société qui est dénoncée.(...)

La centralité de la question de la place de l’islam dans l’espace social et politique surplombe les autres enjeux, notamment la nécessité de déraciner les bases du régime de Ben Ali et les enjeux socio-économiques. La question n’est pas négligeable pour l’avenir de la Tunisie, mais correspond-elle aux attentes d’une population essentiellement préoccupée par le retour à l’ordre et par des améliorations économiques et sociales substantielles ?

L’origine des troubles est incertaine, mais elle n’est pas sans rapport avec une exaspération réelle à l’encontre d’un Premier ministre jugé hautain, d’une administration inchangée, d’une police toujours prompte aux coups de matraques, d’une justice lente à condamner les profiteurs de l’ancien régime et d’une classe politique déjà accaparée par les tactiques de conquête du pouvoir. (...) Wikio