
D’après un ministre démissionnaire, le nouveau Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi aurait accepté l’idée de la mise en place d’une Assemblée constituante.
« M. Caïd Essebsi m’a informé que le gouvernement a décidé de se plier au Conseil de la protection de la révolution. Il n’y aura pas d’élection présidentielle, mais celle d’une Assemblée constituante », a déclaré hier à la presse Ahmed Néjib Chebbi, ministre démissionnaire du Développement régional [1]. D’après Radio Mosaïque [2], Béji Caïd Essebsi devrait annoncer dès aujourd’hui la création d’une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle constitution. (...)
Composé de vingt-huit partis, associations et organisations tunisiens, le Conseil pour la protection de la révolution « a appelé le président de la République par intérim à dissoudre le gouvernement provisoire et à engager de larges concertations "en vue de garantir le consensus national autour du choix du premier ministre et de former un gouvernement provisoire de gestion des affaires courantes, avec pour membres des personnes réputées pour leur compétence et qui ne sont pas impliquées avec l’ancien régime". La mission de ces membres, précise le conseil, prendra fin avec l’élection d’une assemblée constituante et aucun d’entre eux n’aura le droit de se présenter en tant que candidat aux prochaines élections présidentielle ou législatives. (...)
Le Conseil s’est également engagé à élaborer un plan cohérent en termes de formules juridiques et pratiques, et de délais, "afin d’élire une assemblée constituante qui se chargera de l’élaboration de la nouvelle constitution de la République et de la gestion de l’étape transitoire, en consécration de la légitimité du peuple" ; ce conseil devant être dissout aussitôt l’Assemblée constituante serait élue. » (...)
Actuellement, plusieurs professeurs de droit constitutionnel réclament une Assemblée constituante. Au cours d’une conférence organisée, mercredi dernier, sur le thème : “Pour une assemblée nationale constituante” (...)
Jérémy Mercier, Secrétaire Général de l’Association pour une Constituante, rappelle dans son article La Tunisie en attente d’une Constituante, que : « Véritable clé de la démocratie pour sortir d’une situation de crise politique majeure à l’échelle nationale, l’appel à une Constituante, comme nous l’envisageons également en France, depuis plus de deux années, a relevé, en Tunisie, d’une exigence bien palpable et légitime : sortir de l’impasse du despotisme, vivre en démocratie, restaurer la souveraineté populaire ».Wikio