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Le Monde Diplomatique
Tyrannie de l’absence de structure
Article mis en ligne le 28 septembre 2015
dernière modification le 24 septembre 2015

En mai 1970, la militante féministe américaine Joreen Freeman — engagée dans les mouvements sociaux — prononce une conférence au cours de laquelle elle met en lumière certains des écueils auxquels se heurtent les collectifs soucieux de s’émanciper des structures hiérarchiques associées aux partis traditionnels. En 2014, le texte fait l’objet d’un intérêt nouveau au sein de la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, peut-être confrontée à des difficultés similaires.

Contrairement à ce que nous aimerions croire, il n’existe pas de collectif dépourvu de structure. Quelle que soit leur nature, les groupes humains finissent toujours par se structurer. Leur organisation peut s’avérer plus ou moins souple, varier dans le temps et distribuer les tâches, les ressources et le pouvoir de façon plus ou moins égale. Mais elle se cimente indépendamment des compétences, de la personnalité ou des intentions des personnes impliquées : il s’agit d’un phénomène inévitable dès lors que nous sommes des individus aux talents, prédispositions et parcours variés. L’absence de structure requerrait que nous refusions d’entrer en contact les uns avec les autres ; un non-sens pour des groupes humains. (...)

Pour que chacun puisse avoir la possibilité de s’impliquer dans un groupe (…) les règles de prise de décision doivent être transparentes, et cela n’est possible que si elles ont été formalisées. (…) La question n’est donc pas de choisir entre structure et absence de structure, mais entre structure formelle et structure informelle.