
Depuis le milieu des années 1980, le capital a capté pour l’essentiel le surplus de richesse produite. Les deux dernières décennies ont été marquées par une transformation profonde du système fiscal qui a vu se multiplier les cadeaux aux ménages les plus riches et aux entreprises, en particulier les plus grandes. La dette publique est aujourd’hui sous l’emprise des marchés financiers et la finance et les grandes entreprises sont aujourd’hui étroitement interpénétrées. Les entreprises sont aujourd’hui dominées par une logique financière au détriment de l’investissement productif et de l’emploi. Imposer une nouvelle répartition des richesses est donc nécessaire.
Instaurer une justice fiscale
Le Conseil des prélèvements obligatoires, organisme officiel dépendant de la Cour des comptes, a estimé en 2010 à environ 170 milliards les pertes annuelles de recettes pour l’État générées par la combinaison des niches fiscales et de la fraude fiscale des entreprises. Et il faut encore ajouter depuis le coût du CICE –crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (20 milliards) et les 10 milliards d’exonérations de cotisations sociales familiales du pacte de Compétitivité, soit au total 200 milliards d’euros de perte budgétaire. Il faut donc une réforme radicale de la fiscalité qui rétablirait une justice fiscale et redonnerait des marges de manœuvre à la puissance publique. Cela passe par :
– rendre l’impôt sur le revenu réellement progressif par l’augmentation du nombre de tranches et du taux marginal supérieur ;
– s’attaquer aux niches fiscales et à la fraude ;
– réformer l’impôt sur le patrimoine en y incluant les biens professionnels ;
– réformer la TVA, impôt injuste, par une augmentation sur les produits de luxe et un taux 0% sur les produits de première nécessité ;
– instaurer une fiscalité écologique, par exemple une taxe de transit poids lourds.
S’attaquer au coût du capital (...)