
Un comité de soutien composé de parents d’élèves s’est créé pour soutenir deux familles sans papiers ou en cours de régularisation administrative, vivant à Talence. L’une d’elle était contrainte de dormir dans sa voiture faute de proposition d’hébergement. Respectivement originaires de Géorgie et d’Arménie, elles sont accueillies dans des familles de la métropole bordelaise.
A 16h30, quand sonne la fin de l’école, tout le monde ne rentre pas chez soi. Mardi 10 mai, sur le parvis, protégé de la pluie par le haut-vent, une table avec gâteaux et jus a été dressée. Dans cette école, la situation de familles réfugiées a poussé la direction à alerter des représentants de parents d’élèves. Un comité de soutien s’est alors constitué, pour aider les familles, mais aussi faire prendre conscience d’une réalité qui ne peut durer :
« Nous ne sommes pas là pour faire du misérabilisme, mais faire comprendre qu’il y a, chez nous, des familles qui dorment dans des voitures avec des enfants, qui n’ont pas des conditions de vie dignes », résume une membre du comité. (...)
Selon les associations, trois autres familles, dont les enfants sont scolarisés à Talence, ont besoin d’hébergements d’urgence. Deux d’entre elles ont été expulsées de la Zone Libre de Cenon. Les familles sont accompagnées dans leurs démarches administratives par des associations, comme RESF, l’ATSI, Habitat et Humanisme, le Secours Populaire. Avec les parents d’élèves, ces dernières tirent la sonnette d’alarme sur une solidarité citoyenne qui ne peut se substituer à des solutions d’hébergements durables. (...)
Ana* et Giorgi* ont vécu, avec leurs enfants, à la Zone Libre de Cenon, évacuée par la Préfecture en février dernier. Après quelques nuits passées dans une église et à Darwin, des parents d’élèves les ont accueillis. Ana travaillait comme institutrice à Tkibuli, à l’ouest de la Géorgie. Si elle comprend bien le français, elle fait parfois appel à ses enfants, parfaitement bilingues :
« Les enfants ont souffert d’une situation instable. On veut le meilleur pour eux. Ils ne se plaignent pas, mais je vois qu’ils sont perturbés. La plus petite se réveillait souvent la nuit. »
A Talence, le comité de soutien a alerté les élus sur la situation. Monique de Marco, sénatrice de Gironde, a fait parvenir un courrier à la préfecture et au ministère de l’Intérieur, demandant l’étude des dossiers en vue d’une régularisation des familles.